« Journal (ou Carnet) d’un disparu » fait dialoguer un ténor avec une mezzo-soprano et un chœur de trois voix de femmes avec accompagnement de piano. Vingt et un poèmes anonymes en langue morave racontent le destin d’un jeune paysan qui, tombé amoureux d’une gitane, quitte sa vie de fermier pour partir à l’aventure avec leur nouveau-né. Par son thème toujours actuel, l’œuvre de la période d’« été indien » du musicien tchèque, aux circonstances de composition mystérieuses, liées à un épisode de sa vie sentimentale, commence à tenter le théâtre : Deborah Warner et Ivo von Hove l’ont porté à la scène.
Si les enregistrements historiques (Peter Schreier, Ernst Haeffliger) utilisaient la traduction allemande du cycle par l’écrivain Max Brod, les interprètes d’aujourd’hui le chantent dans la langue morave originale. Deux ténors britanniques s’y sont illustrés récemment. L‘Écossais Nicky Spence, qui pratique beaucoup à la scène les opéras de Janáček, a acquis une technique et une prononciation exemplaires (1 CD Hyperion). Son interprétation du jeune paysan est d’une fraîcheur et d’un engagement total. À peine sent-on ses limites de tessiture dans le redoutable épisode final. Le mezzo-soprano tchèque Václava Housková déborde de sensualité dans la Gitane. L’accompagnement très raffiné de Julius Drake sonne plus romantique que celui du compositeur Thomas Adès, plus objectif, avec l’Anglais Ian Bostridge, qui en donne aussi une interprétation poignante (1 CD EMI Classics).
L’approche du ténor slovaque Pavol Breslik, dans la plus récente version parue (1 CD Orfeo), est plus expressionniste. Breslik, qui a magnifiquement interprété les chants de Dvořák (1 CD Supraphon), est un ténor d’opéra qui assure des moyens plus théâtraux à ce cycle, apportant sa dimension douloureuse au personnage de Janis. De même, le mezzo-soprano Ester Pavlu, brûlante Zefka, donne un grand relief à leurs dialogues. Le pianiste Robert Pechanec est particulièrement ardent dans l’Intermezzo erotico qui décrit leur nuit d’amour sous une charmille. L’album est complété par deux recueils de miniatures folkloriques, les « Six Mélodies que chantait Eva Gabel » et « les Chants de Detva », auxquels Breslik donne toutes les teintes nostalgiques du folklore morave.
DJ et médecin, Vincent Attalin a électrisé le passage de la flamme olympique à Montpellier
Spécial Vacances d’été
À bicyclette, en avant toute
Traditions carabines et crise de l’hôpital : une jeune radiologue se raconte dans un récit illustré
Une chirurgienne aux nombreux secrets victime d’un « homejacking » dans une mini-série