JAZZ-ROCK - Avec ou sans étiquette

Jazz made in France

Publié le 21/10/2013
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Crédit photo : V. JONCHERAY

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Crédit photo : DR

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Crédit photo : N. BIROT

* Le Quintette du Hot Club de France, de Django Reinhardt et Stéphane Grappelli, fut la première formation de jazz français à s’imposer et à s’exporter dans le monde. Depuis, le filon du jazz dit manouche a fait des émules et demeure une sorte de marque déposée dans la diversité du jazz hexagonal. Exemple de suiveur dans le style, Samy Daussat. Originaire de Bretagne, le guitariste a fait son apprentissage dans les cafés des Puces de Saint-Ouen, puis avec Alma Sinti, du regretté Patrick Saussois, ou encore avec Babik Reinhard, le fils de Django. Il s’est lancé dans une très sympathique entreprise : cuisiner les tubes de la période yé-yé à la sauce manouche. Résultat : « Nouvelle Vague » (Label Ouest/Autre Distribution), dans lequel le leader, son quartet, et le guitariste Tchavolo Schmitt en invité, reprennent avec beaucoup d’humour, de passion, de couleur musicale, de swing, d’imagination et de groove, ces mélodies, principalement des « cover », d’une période bénie des Trente Glorieuses où les idoles des jeunes régnaient sur les ondes. Un sympathique double hommage aux anciens.

* Voilà une décennie que les Volunteered Slaves du saxophoniste Olivier Temime existent sur la scène nationale du jazz. Dix ans que le sextet pratique une musique sans étiquette qui rassemble presque toutes les chapelles : du jazz au rock, de la pop au funk, du free à la soul, voire les musiques urbaines et l’afro beat. Un mélange volontairement détonant, qui ne rend pas le groupe esclave des genres, puisqu’il arrive à les digérer pour fabriquer un style particulier débarrassé des contingences tout en étant dans le coup. Leur dernière production, « The Day After » (Plus Loin Musique/Abeille Musique), confirme cette tendance à la surprise – il faut écouter leur version de « Rock It » d’Herbie Hancock – et au dynamitage passionné. Mais toujours dans la tradition des Slaves, c’est-à-dire avec humour, force rythmes et un brin de fête et de folie. Un déchaînement musical à apprécier en live au New Morning à Paris le 9 novembre (www.newmorning.com).

* Aussi paradoxal que cela puisse paraître, le trio en jazz se décline en plusieurs formules. La plus commune : piano/contrebasse/batterie. La plus inattendue : orgue/trombone/batterie. C’est celle qui réunit depuis près d’une douzaine d’années trois talents au sein de B.F.G : Emmanuel Bex (orgue Hammond B3), Glenn Ferris (trombone) et Simon Goubert (batterie). Le trio est né d’une rencontre au Sunset, à Paris, en 2001 et a été récompensé à de multiples reprises cette même année pour son travail phonographique (Grand Prix de l’Académie Charles Cros, prix Boris Vian de l’Académie du jazz, notamment). Après des chemins en tant que leader, les trois virtuoses ont décidé, l’espace d’un nouveau CD, « Now Or Never » (Naïve), et d’une tournée, de reprendre une vie commune. Enregistré en direct au Sunset, leur disque fait la part belle aux compositions originales et à deux superbes reprises, l’inaltérable « Take Five » et « Bluehawk » de Thelonious Monk. Un opus dans lequel le swing, le groove et la spontanéité communicative ont une place prépondérante. Là encore, le live s’impose : à Paris, au Sunset, les 31 octobre et 1er novembre (www.sunset-sunside.com), à Vincennes, à l’Espace Sorano, le 7 décembre (www.espacesorano.com).

DIDIER PENNEQUIN

Source : Le Quotidien du Médecin: 9273