PRÉSENTÉ par Thierry Frémaux, lors de sa sélection pour le festival de Cannes, comme « le film le plus bizarre de la compétition », « Pater » est incontestablement un objet cinématographique étrange. Et pourtant simple. Alain Cavalier, cinéaste, filme Vincent Lindon, acteur, et réciproquement. L’un joue à être le président de la République, qui nomme l’autre Premier ministre. Souvent, cela se passe au cours d’un repas, comme des rencontres entre amis, auxquelles se joignent d’autres hommes, qui figureront, selon la fantaisie de l’un ou de l’autre ou même du spectateur, ministre, conseiller, garde du corps...
Ils s’imaginent, donc, hommes de pouvoir, avec un programme, une volonté, la réduction de l’échelle des revenus, une nouvelle élection qui se profile, un adversaire contre lequel on pourrait se servir d’une information compromettante. Les deux jouent le jeu, Lindon s’enflamme, sans doute pense-t-il ce qu’il dit sur ce qu’il faudrait faire pour les gens. Mais c’est bien un jeu et, souvent, le fou rire les saisit...
C’est aussi du cinéma qui, à aucun moment, ne cherche à cacher ce qu’il est. Même si certaines réflexions sur le pouvoir et ses limites font mouche. Et si l’exercice, outre d’être intelligent, est rafraîchissant face à une classe politique trop souvent obnubilée par de faux débats et qui cherche à paraître plutôt qu’à être.
Cinéaste atypique, connu surtout pour « Thérèse » (1986), Alain Cavalier, 79 ans, signe depuis longtemps des films-expériences qui ne sont pas faits pour trouver un large public. Son succès à Cannes, où il a reçu une large et très chaleureuse ovation, devrait lui conquérir de nouveaux adeptes.
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