Le plus grand succès de la saison demeure « Lorsque l’enfant paraît », d’André Roussin, avec Michel Fau et Catherine Frot. Une pièce de 1951. C’est bien loin, et les manières de vivre et d’affronter les problèmes ont changé. Or, rien ne paraît impossible. Question de décalage consenti, d’esprit (Michodière).
« Joyeuses Pâques », de Jean Poiret, date de 1980 et fut créée par l’auteur lui-même, avant d’être reprise au cinéma par Jean-Paul Belmondo, et, en 2000, sur scène, par Pierre Arditi. Entre autres productions. Donnée aujourd’hui par un groupe de comédiens et comédiennes brillants, en tête desquels Nicolas Briançon, qui signe la mise en scène, dirige ses camarades et incarne le héros qui se prend les pieds dans un énorme mensonge, la comédie manque pour le moment un peu de rythme et se trouve alourdie par un entracte. On ne doute pas que tout puisse se resserrer et aller plus vite. La délicieuse Alice Dufour, l’aristocratique Gwendoline Hamon, l’épatante Claire Nadeau, sont idéales. On entend Poiret, sa manière, mais Briançon a suffisamment de caractère, pour que, lui aussi, s’impose (Marigny, jusqu'au 30 avril).
Une comédie bizarre avec « le Jour du Kiwi » de Laetitia Colombani. « Inspiré d’une histoire vraie », comme on le souligne et surligne, le propos reprend le fait-divers nippon développé dans « Nagasaki », très beau livre d’Éric Faye qui vient d’être adapté au théâtre par Olivier Cruveiller (à revoir au « 100 », rue de Charenton). Ladislas Chollat réunit un duo de choc. Pour la première fois ensemble sur un plateau, Gérard Jugnot et son fils, le très doué Arthur Jugnot. Avec eux, la fine Florence Pernel et Elsa Rozenknop. N’en disons pas plus : le public est là pour Jugnot, le père adoré, excellent dans sa partition de veuf obsessionnel, et très bien entouré (Édouard VII, jusqu'au 15 avril).
Dans un autre genre, « Femmes en colère », de Mathieu Menegaux et Pierre-Alain Leleu, propose d’entrer dans le secret de la délibération de trois magistrats et six jurés. Sur le modèle non caché de « Douze hommes en colère », l’intrigue est astucieusement conduite comme un suspense à rebondissements. Stéphane Hillel, qui met en scène, a choisi des acteurs à personnalité pour incarner les personnages. Attendant, anxieuse et combative, d’être fixée sur son sort, l’accusée est incarnée, délicatement et puissamment à la fois, par la grande Lisa Martino. Elle est une femme qui s’est vengée horriblement des deux hommes qui l’ont violée… Comédie sociétale, grand guignol, et manipulation en dernier coup de théâtre : il y a là un plaisir du partage que le public plébiscite (La Pépinière, jusqu'au 1er avril).
Et ne ratez pas, chaque lundi soir, la reprise du « Journal d’une femme de chambre » d’Octave Mirbeau, mise en scène de Nicolas Briançon et interprétation fascinante de Lisa Martino (Poche-Montparnasse).
Enfin, laissez-vous prendre aux rires provoqués par le début d’« Oublie-moi », d’après Matthew Saeger. Marie-Julie Baup et Thierry Lopez, en une cocasse, puis déchirante chorégraphie, touchent à un problème très grave de notre temps, celui des maladies neurologiques de la mémoire. C’est drôle, puis bouleversant. Les comédiens sont magnifiques (Petit Saint-Martin, jusqu'au 1er avril).
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