Neurobiologiste et dirigeant de multinationale, Stefan Catsicas imagine, dans « la Séquence » (1), qu’un généticien a isolé ce brin d’ADN qui distingue le genre humain de tout autre être vivant et qui est la clé de notre évolution. Son origine est inconnue et sa manipulation semble impossible… Sauf que l’analyse du génome de la momie d’Akhenaton prouve le contraire. En demandant un moratoire de toutes les expériences génétiques, le chercheur fait plonger les marchés boursiers et devient l’ennemi à neutraliser. Le premier volet d’une fiction autour du rôle de l'inné dans nos comportements.
Présenté comme aussi puissant que « la Planète des singes » ou « Jurassic Park », « Erectus » (2) est un impressionnant roman d’anticipation qui nous ramène à l’ère préhistorique. Journaliste, écrivain et docteur ès Sciences, Xavier Müller raconte l’histoire d’une pandémie mondiale déclenchée par un virus capable de faire régresser en quelques jours les espèces, la faune, la flore et même l’humain. Si tout commence au cœur du parc Kruger, en Afrique du Sud, bientôt des Homo Erectus envahissent le monde. Tandis qu’une jeune paléontologue, dont le compagnon a été infecté, cherche à comprendre cette régression vertigineuse, le débat fait rage dans les institutions internationales : les Erectus sont-ils encore des hommes ? Faut-il les considérer comme des ancêtres à protéger ou comme des bêtes sauvages à éliminer ?
Né sur la Lune
Radiologue et auteur de plusieurs romans à suspense « sociologiques », Éric Nataf donne, avec « le Fils caché de la lune » (3), un thriller spatial intriguant. À quoi ressemblerait un humain qui grandirait sur une autre planète que la Terre ? Abel est né sur la Lune, où sa mère, tueuse en série enceinte, a été envoyée dans le plus grand secret comme sujet d’expérience, alors que les missions habitées étaient abandonnées. Sapiens au départ, Abel n’aura ni le physique, ni le mental d’un humain, développant notamment des facultés permettant d'influer sur le comportement des hommes. Au risque de vouloir se venger de cette « condamnation pour l’éternité » ? Et d’exercer sa vengeance sur l’humanité tout entière ?
Considérée depuis « Filles du Nord » (2004) comme une des romancières chinoises les plus importantes, Sheng Keyi est, avec « Un paradis » (4), traduite pour la première fois en français. Le titre est ironique, bien sûr, car il s’agit d’un paradis de la gestation pour autrui, une clinique illégale où des femmes enceintes sont regroupées le temps d’accoucher et de vendre leur « produit ». L’endroit, entre centre de détention où pleuvent les punitions et maison close, est vu par l’œil innocent d’une femme-enfant qui a été violentée et qui ne se rebelle pas. Un roman féministe qui dénonce le pouvoir patriarcal – mariages arrangés, viols et sélection génétique –, dans la Chine contemporaine.
Après « Éclosion », l’Américain Ezekiel Boone publie « Infestation » (5), le deuxième tome d'une trilogie consacrée à l’invasion d'araignées tueuses dormantes depuis des millénaires, apocalypse planétaire à huit pattes. L’humanité ne semble plus être qu’un maillon dans une chaîne alimentaire dominée par le plus puissant prédateur que la nature ait connu, quand, soudain, les araignées semblent se retirer et mourir. Continuant de surfer sur les peurs réelles ou fantasmées de notre temps, l’auteur se concentre sur la psychologie des personnages disséminés aux quatre coins du monde : tandis que les civilisations tombent plus ou moins en ruine, chacun reste seul face à ses décisions, à ses responsabilités et à son destin.
Heures sombres
Treizième ouvrage, et premier thriller, d’Arnault Pfersdorff, pédiatre réanimateur à Strasbourg, « Henniker » (6) est une rencontre entre l’histoire et la fiction. Le personnage principal, un Américain qui exerce le métier de cryogéniste, vient d’apprendre l’identité de son géniteur. C’est aujourd’hui un vieil homme, dans le coma depuis peu. Dans la maison de ce dernier à Henniker (New Hampshire), le héros découvre une photo où son père pose en uniforme de la Schutzstaffel, l’escadron SS. Il part alors sur ses traces en Alsace et découvre l’histoire complexe – et souvent méconnue – d’une région qui fut annexée par les Nazis.
Pour qu’il n’y ait pas de confusion, René Manzor (« Celui dont le nom n’est plus », prix Cognac du polar francophone) qualifie son nouveau roman « Apocryphe » (7) de thriller biblique. En l’an 30, un garçon de 7 ans regarde trois suppliciés agoniser sur le Golgotha ; il s’appelle David de Nazareth. Sept ans plus tard, il s’enfuit de la maison maternelle au cœur du désert de Judée dans le but d’atteindre Jérusalem ; commence un périple jalonné de secrets, de trahisons, d’intrigues politiques et de stratégies guerrières. Au-delà des impressionnantes scènes d’action et de batailles, l’auteur, qui mêle faits et personnages réels et de fiction, aborde deux questions : peut-on se racheter quoi que l’on ait fait ? Et quelle vérité se cache derrière nos croyances ?
(1) Favre, 457 p., 25 € (2) XO Éditions, 430 p., 19,90 € (3) Odile Jacob, 603 p., 21,90 € (4) Philippe Picquier, 163 p., 17 € (5) Actes Sud, 382 p., 22,50 € (6) Moissons noires, 312 p., 18 € (7) Calmann-Lévy, 395 p., 19,90 €
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