Après des films aussi originaux que « Bernie », « le Vilain » ou « 9 mois ferme », Albert Dupontel se livre pour la première fois à une adaptation. Parce qu'il voit en « Au revoir là-haut » un « pamphlet élégamment déguisé contre l'époque actuelle » (le pouvoir de l'argent, aujourd’hui comme hier) et que le roman de Pierre Lemaitre, prix Goncourt 2013, lui apparaît comme « un véritable mode d'emploi pour un scénario ». Pour autant, le cinéaste-acteur ne s'est pas laissé enfermer dans ce récit touffu de 600 pages et n'a pas manqué d'injecter dans son scénario l'humour noir et burlesque qui est l'une de ses marques de fabrique.
L'histoire débute dans les tranchées, à la veille de l'armistice de 1918. Nous faisons la connaissance des trois personnages principaux : deux soldats, un modeste comptable et un fils de famille qui ne vit que par le dessin, et leur capitaine, ambitieux et sans scrupule. On les suivra, dans des péripéties le plus souvent dramatiques, au fil des années 1920, reconstituées avec autant de précision que d'imagination. Fil conducteur : les magouilles financières et politiques autour des monuments aux morts qui vont alors fleurir, tandis que les anciens soldats, et particulièrement les gueules cassées, peinent à retrouver une place dans la société.
Albert Dupontel, qui s'est résigné au rôle principal lorque l'acteur prévu a dû abandonner, mène sa bataille cinématographique tambour battant. Avec le concours actif de ses acteurs, le jeune Nahuel Perez Biscayart (révélation de « 120 Battements par minute »), l'expérimenté Laurent Laffite et le puissant Niels Arestrup. Et la contribution précieuse de Cédric Fayolle pour les effets spéciaux, Cécile Kretschmar pour les merveilleux masques, Christophe Julien pour la musique.
Si l'on rit parfois, si l'on frémit souvent, c'est l'émotion qui finit par l'emporter. Pierre Lemaitre a aimé. Nous aussi, plus encore que le roman.
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« Corps et Âme », de la Hongroise Ildiko Enyedi, Ours d'or du dernier festival de Berlin, est une histoire d'amour poétique : une jeune femme, nouvelle venue dans une entreprise, et le directeur financier de celle-ci, découvrent qu'ils font chaque nuit le même rêve, un cerf et une biche liant connaissance dans un univers enneigé…
« Pour le réconfort » est le premier long métrage réalisé par le comédien Vincent Macaigne, qui s'inspire de « la Cerisaie » de Tchekhov, sur laquelle les acteurs ont improvisé : un frère et une sœur rentrent au domaine familial en faillite, qui doit être vendu, et retrouvent leurs amis d'adolescence, aux sorts divers.
« Logan Lucky » est la nouvelle fantaisie de Steven Soderbergh à base de casse, avec Channing Tatum, Adam Driver, Daniel Craig. « Épouse-moi mon pote », est la comédie française de la semaine, à base de mariage blanc entre copains, avec Tarek Boudali, qui signe la mise en scène, et Philippe Lacheau.
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