À LA JONCTION des préoccupations professionnelles et individuelles, l’informatique dématérialisée a été au centre de nombreux débats. Le Cloud Computing, qui consiste à déporter sur des serveurs distants des stockages et des traitements informatiques traditionnellement localisés sur le serveur de l’entreprise ou sur l’ordinateur familial, est bien entré dans la pratique.
Rappelons-en les principales caractéristiques : les ressources sont mutualisées, puisqu’une seule machine physique peut héberger plusieurs machines virtuelles ; une application peut s’exécuter n’importe où dans le monde sans que l’utilisateur ne perçoive la différence ; il suffit de quelques clics pour allouer des ressources supplémentaires à une application proche de la saturation ; on ne paie que sa consommation informatique réelle ; on peut consommer à la demande.
L’enjeu est d’importance, puisque ce marché à la croissance exponentielle devrait cette année dépasser pour la première fois 100 milliards de dollars. À terme, l’informatique dans les nuages devrait générer un chiffre d’affaires annuel de 1,1 trillion (un milliard de milliards) de dollars au niveau mondial. Encore faut-il lever les craintes que suscite encore cette informatique complètement virtuelle, surtout chez les particuliers, et les petites et moyennes entreprises.
Alors que serveurs et stockage sont des clés majeures de l’expansion d’une entreprise, une récente étude européenne montre que 7 % seulement des petites PME (moins de 100 postes) ont franchi le cap du Cloud. 12 % l’utilisent actuellement en France et 23 % ont un projet à trois ans. Les particuliers, quant à eux, selon une étude menée par le cabinet Gartner, seraient à 90 % désireux d’accéder, d’ici à la fin de 2013, à plus de services de Cloud par le biais de leurs appareils mobiles (smartphones, tablettes, TV connectées, ordinateurs). Ils veulent ainsi de plus en plus stocker, synchroniser, lire en streaming ou partager leurs données quels que soient les appareils ou les plateformes utilisés. Parmi les services concernés, sont notamment cités Netflix, Google Apps, Amazon Music, Microsoft SkyDrive et iCloud Apple.
Pour le responsable de Gartner, « la notion de Cloud Computing n’est pas nouvelle pour les consommateurs, mais le raffinement et la diversité des services aux consommateurs, eux, sont bel et bien des nouveautés ».
Deux projets pour le nuage français.
Enjeu financier majeur pour les entreprises mondiales, le Cloud Computing est aussi un enjeu pour l’emploi. Alors que certains craignaient une baisse des effectifs dans l’informatique du fait de la mutualisation que cela génère, on assiste au phénomène contraire et à une explosion des demandes, dans le domaine technique comme dans celui du marketing. D’après une étude menée par IDC à la demande de Microsoft, les dépenses liées au Cloud, tant privé que public, vont générer, entre 2011 et 2015, 14 millions de nouveaux emplois, dont un peu plus de 189000 en France (6,8 millions en Chine et en Asie, 1,2 million aux États-Unis et au Canada).
La France n’est pas absente de la compétition qui, pour répondre à la mainmise des opérateurs américains et pour lutter à armes égales avec les nombreux pays (Écosse, Islande, Canada, etc.) qui souhaitent devenir les champions du Cloud Computing, a choisi de financer, à hauteur de 60 millions d’euros pour chacun, deux projets portés par Orange et Thalès d’un côté, Dassault Systèmes et SFR de l’autre ; à charge pour les quatre entreprises d’investir autant, soit 180 millions d’euros pour chaque projet.
* Centrum für Büroautomation, Informationstechnologie und Telekommunikation.
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