AUTO - Volkswagen

La Jetta tient sa revanche

Publié le 15/02/2011
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Crédit photo : DR

DITES du mal, il en restera toujours quelque chose. Précisément, que n’a-t-on pas dit à propos de cette pauvre Jetta ! Qu’elle n’était qu’un succédané de Golf avec un sac à dos, qu’elle manquait de charisme. Volkswagen a tout essayé pour la rendre sympathique. Y compris en changeant son nom (Vento). Le remède fut pire que le mal.

Injuste ? Certainement. Car la Jetta dispose des mêmes atouts technologiques que la Golf. Seule différence, fondamentale en France, elle ne possède pas de hayon mais un coffre. Et la Passat, direz-vous, elle a bien un coffre. Certes, mais cet appendice convient mieux à sa silhouette. Et puis c’est une Passat. Allez comprendre.

Volkswagen en a déduit qu’il fallait rompre le cordon ombilical avec la Golf. Walter Da Silva, le grand patron du design chez VAG, est donc reparti d’une feuille blanche en dessinant un modèle à part entière mieux proportionné, en soignant les moindres détails. Bingo ! La Jetta, sixième du nom dans l’ordre dynastique, s’en trouve transformée. La partie arrière tant décriée s’intègre mieux à l’ensemble, l’intérieur est soigné, comme toujours chez Volkswagen, et la planche de bord étirée rappelle celle de la Passat.

De face, la Jetta ressemble à toutes les Volkswagen. Tous les constructeurs sacrifient à cette mode visant à une identification plus efficace de la marque.

Sur les liens de parenté qui pourraient encore subsister avec la Golf (éléments de carrosserie, plate-forme etc.), les Allemands sont d’une discrétion absolue. Pas de questions SVP ! En matière d’automobile, l’autisme vaut parfois mieux que la bonne vieille langue de bois en chêne massif qui ponctue certains discours officiels.

L’essentiel, après tout, est que cette Jetta ait changé. Et elle a changé. Neuf centimètres plus longue que son aïeule, qui avait déjà marqué une évolution en termes de style, elle se situe, en taille, à mi-chemin entre la Golf (décidément !) 4,20 m et la Passat, mesurée à 4,77 m. Tout bénéfice pour les passagers confortablement installés à l’arrière et pour les bagages qui prennent place dans un coffre très bien conçu.

Grâce à son train arrière multibras, la Jetta, délestée de 50 kg, montre de belles aptitudes sur route. Elle assure et elle rassure. Moteurs, boîtes, direction, freinage ne souffrent aucune critique. Comme il se doit, elle adopte les mêmes équipements que ses cousines, de série en Confortline et Carat, ou en option, pour les plus sophistiqués, ce qui n’est pas sans conséquences sur les tarifs.

En résumé, la Jetta mérite respect et considération. La clientèle mordra-t-elle à l’hameçon ? Ne lui préférera-t-elle pas la Passat, dont elle est finalement très proche ? Le réseau, qui ne se fatiguait jusqu’à présent pas beaucoup pour vendre la Jetta a les cartes en mains. Et les bonnes, car la Jetta est une excellente voiture. Fabriquée à Puebla (Mexique), elle aura une sœur hybride en 2012.

JACQUES FRENE
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Source : Le Quotidien du Médecin: 8907