Quand Jean Sibelius naît à Hämeenlinna, le 8 décembre 1865, le Grand-Duché de Finlande est une composante de l’Empire russe. Toute la musique du compositeur sera imprégnée par la lutte pour l’indépendance de la Finlande, qui ne sera conquise qu’en 1917, et pour l’autonomie de la langue et de la culture finnoises.
Le compositeur meurt en 1957. Il a créé un langage symphonique nouveau, parti du postromantisme, pour aboutir à un modernisme toujours tonal sur lequel se fonde une nouvelle école musicale nationale.
Parmi les interprètes historiques de Sibelius, le chef anglais Sir Thomas Beecham a largement contribué à diffuser sa musique. Le coffret « Jean Sibelius - Historical Recordings and Rarities 1928-1945 » que publie Warner Classics (7 CD) fait une large part à ce grand interprète, à la tête du BBC Symphony Orchestra et du London Philharmonic, notamment avec la « Symphonie n°4 », nombre de poèmes symphoniques et surtout le « Concerto pour violon », avec Jascha Heifetz. Et aussi la « Valse triste », tube absolu et œuvre la plus connue du compositeur finlandais, qui était un des bis favoris de Beecham. Ce précieux coffret, qui renferme un certain nombre de premiers enregistrements des œuvres de Sibelius, réunit les sept symphonies, dirigées notamment par Robert Kajanus, Serge Koussevitzky, Adrian Boult, et même une archive de l’« Andante festivo » dirigé par le compositeur.
Historiques aussi, quoique plus tardifs, les premiers enregistrements pour CBS de Sibelius par Leonard Bernstein et le New York Philharmonic dans les années 1960, que réédite Sony en un coffret de 7 CD, « Bernstein Sibelius - Remastered Edition - The Symphonies ». C’était la première intégrale au disque des symphonies de Sibelius. Le chef américain en a réenregistré certaines dans les années 1980 avec les Wiener Philharmoniker pour Deutsche Grammophon, dont les films sont publiés sur un DVD par Unitel, intégrale hélas interrompue par la mort du chef en 1990.
Assistant à Tanglewood, résidence d'été de l'Orchestre de Boston, du chef Koussevitzky, Bernstein a été converti très jeune à l’univers symphonique de Sibelius et cette intégrale reste, près de soixante ans après, une référence absolue : autant les tempi que les équilibres instrumentaux du somptueux orchestre new-yorkais n’ont jamais été égalés.
Autre réédition majeure, celle par Decca de « Sibelius - Songs », paru en 1984. Dans ce coffret de 4 CD figurent toutes les mélodies, une centaine, que Sibelius composa sur des textes en suédois (langue officielle de la Finlande avant l’indépendance). Elles sont interprétées par deux immenses interprètes de ce répertoire, le baryton finlandais Tom Krause et le soprano suédois Elisabeth Söderström, accompagnés au piano par Irwin Gage et le pianiste russe Vladimir Ashkenazy. Un univers fascinant et une collection jamais égalée.
Les musiciens finlandais
Parmi les parutions nouvelles qu’a suscitées l'année Sibelius, la plus marquante a été l’intégrale des symphonies par l’Orchestre symphonique de Lahti, dirigées par son chef titulaire Okko Kamu, en 3 SA-CD (Super Audio CD). Elle s’inscrit dans le catalogue déjà bien fourni de « l’Édition Sibelius » du Suédois Bis Records. Cette deuxième intégrale, après celle, avec le même orchestre finlandais, du précédent directeur musical Osmo Vänskä, bénéficie de la magnifique acoustique du Concert Hall de Lahti, et du talent d’un chef et d’instrumentistes de tout premier ordre, dont la spécialité est cette musique qui coule naturellement dans leurs veines.
Autre publication remarquée, le couplé « Symphonie n°2 » et du « Retour de Lemminkäinen » par l’Orchestre national de Bordeaux-Aquitaine dirigé par Paul Daniel, témoignage d’un superbe concert donné en 2015. Un élégant livre-disque, dans la collection « Musicales » d'Actes Sud.
L’éditeur La Dolce Volta publie un concert donné au Théâtre du Ranelagh par Nicolas Dautricourt, consacré à des œuvres rares de Sibelius. Les « Humoresques » mais aussi des pièces moins connues pour violon et piano que le violoniste français, accompagné par Juho Pohjonen, interprète avec beaucoup de panache et de sensibilité. Les pièces pour violon et orchestre (« Suite » et « Sérénades ») sont jouées avec l’Orquestra Vigo 430 sous la direction d’Alejandro Garrido Porras.
DJ et médecin, Vincent Attalin a électrisé le passage de la flamme olympique à Montpellier
Spécial Vacances d’été
À bicyclette, en avant toute
Traditions carabines et crise de l’hôpital : une jeune radiologue se raconte dans un récit illustré
Une chirurgienne aux nombreux secrets victime d’un « homejacking » dans une mini-série