La perception recréée

LE MOUVEMENT est lancé il y a cent ans par les futuristes et les pionniers de l’art abstrait, Balla, Delaunay, Kupka, Mondrian, Calder, László Moholy-Nagy, Rodtchenko, qui donnent à leurs œuvres une dynamique par le dessin ou la couleur. La volonté d’animer les images se poursuit dans les années 1950 avec l’art optique et cinétique, inauguré en 1955 à la galerie Denise René, à Paris, avec Vasarely, Soto, Agam, Bury, Tinguely, Julio Leparc, Morellet. Dix ans plus tard, le concept de l’art perceptuel est reconnu en tant que tel au MOMA de New York et le Light and Space se développe, représenté par Turrell.

Le ton est donné devant le Grand Palais avec la sculpture de brume mouvante de Nakaya, qui, au gré du vent, découvre les nymphes de la fontaine et les disques de Varini sur la colonnade. Les contemporains Ann Veronica Janssens et Anish Kapoor introduisent un parcours sur 4 000 m² de vibrations, d’atmosphères chromatiques et changeantes, de pulsions lumineuses, de distorsions, d’effets de miroirs. Tableaux, sculptures, reliefs, espaces, après avoir représenté le mouvement et la lumière, les intègrent dans leur conception. L’artiste, après s’être intéressé à la représentation d’un phénomène physique, agit sur la perception atmosphérique et lumineuse du spectateur.

Une exposition pour tout public, participative, totalement nouvelle par son ampleur et par le lien qu’elle tisse entre les générations d’artistes internationaux depuis un siècle – un seul manquant, Olafur Eliasson. Et la possibilité pour les visiteurs de devenir à leur tour créatifs avec les photos de leur Smartphone, grâce à une application Orange qui leur permet de construire leur vision et la mémoire de l’exposition.

Grand Palais (tél. 01.44.13.17.17, www.grandpalais.fr), tous les jours, sauf le mardi, de 10 à 20 heures, le mercredi jusqu’à 22 heures (fermé le 1^er mai, le 30 juin jusqu’à 18 heures, le 14 juillet de 14 à 20 heures). Jusqu’au 22 juillet.