ARTS - À Paris, Cima da Conegliano

La Renaissance vénitienne

Publié le 19/04/2012
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Crédit photo : G. TATGE/ALINARI

GIOVANNI BATTISTA CIMA (1459-1460/1517-1518), originaire d’une petite ville de l’arrière-pays, Conegliano, est, au début du XVIe siècle, un des peintres les plus réputés de son temps. Son dessin minutieux, sa vision réaliste des paysages et son goût pour les couleurs intenses en font un des fondateurs de la peinture vénitienne.

Au XVsiècle, Venise est au sommet de sa puissance maritime et commerciale et un centre artistique international où convergent les artistes du Nord et des Flandres, Dürer, entre autres, et de la péninsule. Cima adopte la précision des premiers dans son dessin, les apports de la Renaissance florentine, avec l’arrivée de Donatello dans la ville proche de Padoue, et la luminosité du Sicilien Antonello da Messina. Sa virtuosité et sa maîtrise de la peinture à l’huile, technique alors relativement nouvelle, en font l’un des peintres les plus recherchés pour la peinture sacrée, Carpaccio se spécialisant dans les cycles narratifs.

Le peintre fait évoluer les retables de « la Vierge à l’enfant », qui doivent beaucoup à Giovanni Bellini, en ouvrant l’architecture sur le paysage, créant une harmonie dans la composition. Il s’attache à rendre le détail de la nature et des architectures, représentant à l’occasion son village natal sur son piton rocheux, modulant les lumières en accord avec le moment de la journée. Ses tableaux sont ainsi très identifiables, d’autant plus qu’il apporte une grande humanité dans l’expression des visages. Celui du « Christ couronné d’épines » de la National Gallery est particulièrement émouvant, avec son regard intériorisé et ses paupières tuméfiées d’où s’échappe une larme. Ses élèves ne sont pas connus mais il a marqué de son empreinte tous les maîtres de la génération suivante Giorgione, Titien, Lorenzo.

Musée du Luxembourg (19 rue de Vaugirard, 6e, tél. 01.40.13.62.00, www.museeduluxembourg.fr), tous les jours de 10 heures à 19 h 30, le vendredi jusqu’à 22 heures. Jusqu’au 15 juillet

CAROLINE CHAINE

Source : Le Quotidien du Médecin: 9117