Élève de Gerhard Richter, Thomas Schütte utilise tous les médiums, passe de figurines modelées à une architecture monumentale, emprunte à la sculpture classique, grotesque ou minimale, à Daumier, Maillol, Picasso ou Rodin pour élaborer de nouvelles formes.
Présentée à la Monnaie de Paris (1), sa première rétrospective parisienne passe en revue sa carrière autour de trois thèmes. La représentation de la figure humaine, le masculin, un héros, et le féminin, une muse. La relation avec la mort, avec masques mortuaires, fleurs fanées et urnes funéraires, mais aussi figures inquiétantes (« United Enemies »), où il « tente de conjurer par le grotesque l’effroi qu’elle lui inspire ». Et la relation à l’espace, qui l’a porté vers l’architecture et à la création d’une fondation pour la sculpture. À partir d'une chips posée sur une boîte d'allumettes, il va réaliser une maquette, l'un des nombreux petits assemblages qu’il constitue depuis les années 1970 et qui nourrissent son œuvre.
L'homme en trois dimensions
Au musée d'Art moderne de la Ville de Paris (2), la première rétrospective en France de Thomas Houseago. Formé au Saint Martins College de Londres, il s'inspire, pour ses figures humaines monumentales, de la sculpture classique et populaire, du cubisme et du futurisme, d’Henry Moore et de Jacob Epstein, de la science-fiction de son enfance et aussi « des gens dans l’espace, des corps dans la foule, des souvenirs, des peurs, des amis et de quelqu’un qu’il aime, c’est la fusion de ses expériences ».
Thomas Houseago laisse à nu les matériaux (le plâtre à ses débuts), associe le dessin et la sculpture, les surfaces planes et sculptées dans une approche bi- et tridimensionnelle. Des sculptures anthropomorphes, on passe aux silhouettes de monstres et aux colosses de métal, pour finir avec des ensembles architecturés.
Pour l’exposition, qui se tient dans les salles monumentales du musée, il laisse une empreinte de sa vie, en creux sur une estrade d’argile (« Cast Studio »), les lieux où il dort, discute et présente ses œuvres. Un dialogue s’instaure avec les bas-reliefs réalisés en 1937 par Auguste Janniot.
Et aussi
Autre grand artiste allemand Markus Lüpertz, avec ses dessins et peintures, prolongés par les sculptures dans le parc, à la Propriété Caillebotte, à Yerres. « Sa manière de travailler, le matériau et le pinceau sont de meilleurs outils pour approcher sa peinture que l’histoire de l’Allemagne, qui est bien là aussi, au fondement, mais dont les ruines peuvent être reprises, revues, ré́imaginées, explique la commissaire Daniele Cohn. Matériau de reconstruction, retour vers l'élémentaire, pour de nouvelles navigations et aventures plastiques. »
(1) « Thomas Schütte, Trois actes », jusqu'au 16 juin, www.monnaiedeparis.fr
(2) « Thomas Houseago, Almost Human », jusqu’au 14 juillet, www.mam.paris.fr
(3) « Markus Lüpertz - Oser la peinture », jusqu’au 8 septembre, www.proprietecaillebotte.com
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