* La fusion des styles, appelée de nos jours le crossover, a toujours fait partie du jazz. Moins courant est le phénomène, apparu voici plus d’une décennie, qui consiste à faire de thèmes rock de nouveaux standards du jazz ou à inclure ceux-ci dans le jazz. Dernier exemple, provocant mais probant, le nouveau concept du saxophoniste et clarinettiste Francesco Bearzatti,consistant à greffer des tubes de rock sur des thèmes bop du génial pianiste Thelonious Monk. Ou quand l’un des pères du jazz moderne rencontre Led Zeppelin, Queen, Pink Floyd, AC/DC, Lou Reed, Michael Jackson et Police. Avec Giovanni Falzone (trompettiste), Danilo Basso (contrebasse/basse électrique) et Zeno De Rossi (batterie), cela donne « Monk’n’Roll » (CamJazz/Harmonia Mundi), un CD particulièrement détonant, bluffant et déjanté fait de collages et de montages, par un quartet transalpin allumé et énergique, mais fidèle à ses influences multiples. Hors norme et ébouriffant.
* Plus classique est la démarche d’Enrico Pieranunzi. En compagnie de deux partenaires exemplaires et de renom, le contrebassiste Marc Johnson, avec qui il avait déjà travaillé voici plus de dix ans, et le regretté batteur Paul Motian, le pianiste romain, âgé de 63 ans, est allé enregistrer son dernier CD dans le cultissime et mythique club de jazz de New York, le Village Vanguard, d’où un « Live » du même nom (CamJazz/Harmonia Mundi). Un bel album en trio, avec un répertoire composé de standards (dont « My Funny Valentine ») et de titres originaux (quatre). Il s’inscrit parfaitement dans la lignée des géants du piano (Bill Evans, McCoy Tyner, notamment) qui ont inspiré le leader, au touché hyperdélicat, à l’inspiration profonde et à l’imagination riche et prolifique. L’art du trio dans ce qu’il a de simple et de sensible.
* Né à Pérouse mais devenu Parisien par adoption, Giovanni Mirabassi, 42 ans, s’est essayé auprès de jazzmen américains, comme Chet Baker et Steve Grossman, dans les années 1980, avant d’entamer une carrière de leader, en solo ou à la tête de diverses formations. Pianiste militant, qui aime remettre aux goûts du jour les chansons révolutionnaires du passé, il rend hommage aux Garibaldiens dans son dernier opus, « Viva V.E.R.D.I. » (CamJazz/Harmonia Mundi). Enregistré en direct, en trio et avec un orchestre à cordes sud-coréen, cet album, composé en grande partie de morceaux originaux, est très lyrique, romantique et élégant, le tout rendu grâce à un claviériste d’une grande et sincère sensibilité, et particulièrement généreux.
* Dès son apparition dans le monde du jazz européen, le saxophoniste-alto Rosario Giuliani s’était inscrit dans la grande tradition des néo-hard boppers. Au fil du temps et des expériences, il s’est affranchi de cette étiquette, quelque peu réductrice mais cependant riche en grands hommes et compositeurs célèbres. « Images » (Dreyfus Jazz/BMG/Sony Music), son dernier disque, est une étape supplémentaire dans sa carrière. Associé à une rythmique de rêve – John Patitucci (contrebasse, ex-Chick Corea et Wayne Shorter) et Joe La Barbera (batterie, ultime accompagnateur de Bill Evans), plus Joe Locke (vibraphone) et Roberto Tarenzi (piano) –, il s’engage résolument sur d’autres chemins musicaux, empruntant ici au jazz modal, voire à la plus classique et cool West Coast. De nouveaux territoires à défricher et à découvrir pour un altiste inventif, intuitif et explorateur.
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