* À peine bouclé « les Enfants du désastre » (qui rassemble le titre lauréat du Goncourt 2013 « Au revoir là-haut », « Couleurs de l’incendie » et « Miroir de nos peines »), Pierre Lemaître inaugure une nouvelle trilogie, « les Années glorieuses », qui nous plonge dans les années d’effervescence économique et sociale des Trente Glorieuses. « Le Grand Monde », premier volet de cette fresque, est raconté à travers les destins mouvementés des membres d’une même famille. Étienne, modeste employé de banque nommé à Saïgon, est mêlé à une affaire politico-financière liée à la résolution de la guerre en Indochine. Son frère François « monte » à Paris et tente tout pour devenir journaliste. Après avoir échoué à reprendre l’entreprise paternelle, Jean, l’aîné, tombe dans les rets d’une femme ambitieuse et cruelle. Et on assiste à la métamorphose d’Hélène, d’adolescente indécise en jeune femme décidée. Une époque et des personnages qui donnent matière à suspense et rebondissements, toujours sur un fond social et politique et avec un humour teinté de dérision. (Calmann-Lévy, 579 p., 22,90 €)
* Après deux romans noirs, « Par les rafales » et « Zippo », Valentine Imhof nous entraîne dans l’Amérique des années 1930, minée par la guerre, la misère, le racisme, la violence extrême. « Le Blues des phalènes » entrecroise les destins de deux hommes, d’une femme et d’un enfant, parmi beaucoup d’autres laissés pour compte d’une société où l’on est tour à tour victime ou bourreau. Au milieu d’une narration éclatée, qui peut désorienter, s’imposent deux événements : l’explosion qui ravagea la ville de Halifax en 1917 et l’exposition universelle de Chicago de 1933, deux versants de l'Amérique décadente. (Rouergue, 475 p., 23 €).
* Considéré outre-Atlantique comme l’un des meilleurs auteurs de notre époque, Joshua Cohen, 42 ans, renouvelle avec « les Nétanyahou » l’exploit de son précédent roman aussi hilarant que tragique, « David King s’occupe de tout ». L'aventure improbable – mais inspirée d’un épisode réel de l’enfance de l’ancien Premier ministre israélien – se situe durant l’hiver 1959 dans une petite ville de l’État de New York. Seul professeur de confession juive à l’université, Ruben Blum, névrosé et excentrique comme tous ceux de sa famille, est chargé d’évaluer la candidature d’un spécialiste de l’Inquisition, Ben-Zion Nétanyahou. Lequel débarque en force avec sa femme et leurs trois enfants. Ce n’est alors pas seulement la maisonnée mais toute la ville qui en ressentira les effets. L’art de parler d’identité et de sionisme avec humour et drôlerie. (Grasset, 347 p., 22 €)
* À partir d’une belle idée, un lieu où des hommes et des femmes coupables d’une trahison déposent un objet y afférant, l’auteure britannique Elizabeth Buchan nous transporte de Paris aujourd’hui à Prague alors sous le joug communiste, puis à Berlin après la chute du mur. « Le Musée des promesses brisées » s’appuie sur l’histoire d’un amour manqué : elle était alors une jeune fille au pair perdue dans le contexte sinistre de la Guerre Froide et du communisme, il était musicien et dissident. (Faubourg Marigny, 525 p., 21 €)
* Les maîtres du suspense aiment aussi voyager dans le temps et les arcanes de l’histoire. Dans « les Promises », son premier thriller historique, Jean-Christophe Grangé imagine qu’un mystérieux tueur mutile et assassine les épouses des dignitaires du Reich. Une riche héritière et néanmoins psychiatre dévouée, un psychanalyste surdoué mais dépravé et un homme de la Gestapo brutal et sans pitié mènent la même enquête. (Albin Michel, 653 p., 23,90 €)
* Après un meurtre dans une station de ski des Pyrénées, deux policiers, un Français et un Espagnol, établissent un lien entre la victime, une grande famille de la région et le village qui fut un lieu de passage des fugitifs pendant la Deuxième Guerre mondiale. « Les Sept Châtiments », de Jordi Llobregat (après « le Huitième Livre de Vésale »), est écrit dans la lignée des « Rivières pourpres » de J.-C. Grangé. (Le Cherche Midi, 458 p., 21 €)
* « Des vies volées », de la Britannique Susan Allott, est un suspense psychologique qui a pour cadre une banlieue de Sydney, où une fille se confronte à son père, suspecté de la mort d’une voisine trente ans auparavant, en 1967. Quel rôle a-t-il joué dans l’enlèvement, organisé par l’État, d’enfants aborigènes ? (Belfond, 331 p., 21 €)
* Habitué des polars historiques, Henri Loevenbruck situe la nouvelle enquête du journaliste Gabriel Joly (après « le Loup des Cordeliers » et « le Mystère de la Main rouge ») en pleine Révolution. « L’Assassin de la rue Voltaire » est une investigation en huis clos au cœur de la Comédie-Française. (XO, 461p., 21,90 €)
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