Si les bénéfices d'une pratique sportive ne sont plus à démontrer, la pratique de haut niveau n'est pas sans risque, en particulier chez les jeunes filles. C'est ce que souligne l'Académie nationale de médecine dans un rapport sur les conséquences de la pratique sportive de haut niveau chez les adolescentes. Ce rapport s'appuie sur des auditions d'athlètes de haut niveau et de médecins, ainsi que sur les données de la littérature.
Des conséquences multiples
« On est confronté au cours des dernières années à une inflation des heures d’entraînement atteignant parfois 35 heures par semaine auxquelles il faut ajouter l’activité scolaire et les soins médicaux », indique le rapport. Ces pratiques intenses s'accompagnent fréquemment d'un apport nutritionnel insuffisant au regard des dépenses énergétiques.
Les effets sur la santé à l'adolescence, période de changements majeurs, peuvent survenir pour des entraînements de plus de 20 heures par semaine. Ils sont multiples : retard de taille, retard de l'âge osseux, retard pubertaire, anomalies du cycle menstruel, risque accru de blessures musculo-tendino-ostéo-articulaires, triade dite de la sportive (anorexie-aménorrhée-ostéoporose)… Ces effets dépendent bien sûr de l'intensité, de la durée et du type d'activité pratiquée.
« Les risques sont particulièrement à craindre dans les sports dits à silhouette ou d’apparence pour lesquels la performance est favorisée par la petite taille ou le faible poids, comme surtout la gymnastique (rythmique ou artistique), la danse, le patinage artistique, et à un moindre degré la natation synchronisée », liste le rapport, qui mentionne également le tennis, les sports d'endurance et les sports à catégorie de poids.
Un encadrement à améliorer
L'Académie de médecine pointe les « faiblesses » de l'encadrement sportif, de la surveillance médicale et de la réglementation et appelle les fédérations sportives à mieux prendre en compte les conséquences de pratiques trop intenses sur la santé des jeunes filles. Elle préconise d'optimiser la formation et l'information des entraîneurs et des médecins afin de fournir aux jeunes sportives un cadre plus adapté à leur physiologie. Sur le plan médical, des bilans cliniques et biologiques plus fréquents sont recommandés, ainsi qu'un meilleur encadrement nutritionnel et psychologique.
En plus de cet accompagnement professionnel indispensable, l'Académie souligne que « le soutien et l'encadrement de la famille semblent absolument essentiels pour ces périodes d’enfance et d'adolescence ».
Les effets sur le long terme sont par ailleurs mal connus : « une incertitude existe sur l’avenir quant au rattrapage des anomalies et quant à la fertilité de ces sportives ».
Les conséquences de la pratique du sport de haut niveau chez les garçons n'ont pas été intégrées à ce rapport pour plusieurs raisons. S'il y a moins de données disponibles, l'Académie évoque aussi « des conséquences en termes de retard de croissance et de puberté [qui] ne semblent pas aussi fréquentes, probablement protégés par des conduites alimentaires moins restrictives que chez les filles ».
DJ et médecin, Vincent Attalin a électrisé le passage de la flamme olympique à Montpellier
Spécial Vacances d’été
À bicyclette, en avant toute
Traditions carabines et crise de l’hôpital : une jeune radiologue se raconte dans un récit illustré
Une chirurgienne aux nombreux secrets victime d’un « homejacking » dans une mini-série