Au musée du Louvre

Le beau selon Bouchardon

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Publié le 06/10/2016
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Edme Bouchardon connaît le succès dès son séjour à Rome comme pensionnaire à l’Académie de France. Sa copie du Faune Barberini (statue hellénistique) suscite l’admiration en France et retient l’attention du pape Clément XII, qui lui commande son portrait, honneur insigne pour un Français en cours de formation. Son buste du collectionneur d’antiques Philippe von Stosch en empereur romain, cheveux courts et torse nu recouvert d’une draperie, est un des premiers bustes néoclassiques en Europe.

Quand il rentre en France, ses portraits, têtes d’expressions et études sont très appréciés de ses amis collectionneurs et graveurs (Crozat, Tessin, Mariette, Julienne), tout comme les dessins de médailles, illustrations de livres et la série « les Cris de Paris », des études très naturalistes.

Mis à part le buste du marquis de Gouvernet, apprécié pour le réalisme de sa peau et de sa chevelure naturelle, qui révèle sa grande dextérité dans le marbre, sa première commande à Paris est la fontaine de la rue de Grenelle, toujours en place. Non loin de là, il exécute pour le chœur de l’église Saint-Sulpice un ensemble monumental avec huit apôtres entourant le Christ en croix et la Vierge, qui ont été restaurés et sont présents dans l’exposition.

Louis XV commande au sculpteur « l’Amour se faisant un arc de la massue d’Hercule », œuvre pour laquelle il s’inspire à la fois de modèles antiques et d’un jeune homme dont il fit de nombreux dessins. On en fait le tour pour apprécier le raffinement incroyable des différentes textures, la peau, les armes, les attributs d’Hercule.

Les dernières années de la vie de l'artiste sont consacrées au Monument équestre de Louis XV, qui siégeait sur la place de la Concorde et a été fondu à la Révolution. La grande majorité des œuvres de Bouchardon étant conservées au Louvre, on apprécie comment, avec le dessin, il a pu associer dans sa grande virtuosité référence à l’antique et au naturalisme.

 

 

 

 

Jusqu’au 5 décembre. Tous les jours sauf le mardi de 9 à 18 heures, mercredi et vendredi jusqu’à 22 heures. Tél. 01.40.20.55.55, www.louvre.fr

Caroline Chaine

Source : Le Quotidien du médecin: 9523