Dans « Heureux comme Lazzaro », voici des paysans dans un hameau très isolé d'Italie. Sans en avoir conscience, ils vivent comme des serfs, au service d'une marquise pour laquelle ils cultivent le tabac. Parmi eux, un jeune homme, Lazzaro (Adriano Tardiolo, étonnant), qui ne refuse jamais rien, exploité parmi les exploités. Alice Rohrwacher (« les Merveilles », grand prix du jury à Cannes en 2014) en fait le héros d'une fable, avec un loup, et, comme le titre l'indique, une sorte de résurrection.
Récompensée au dernier festival de Cannes par le prix du scénario, une fable qui, explique la réalisatrice, se veut aussi « manifeste politique », sur « la tragédie qui a dévasté (son) pays, le passage d’un Moyen Âge matériel à un Moyen Âge humain ». La démonstration est un peu lourde, mais les images, les paysages, décors aux allures de western, et les personnages ne s'oublient pas.
Carte postale de Singapour
« Crazy Rich Asians », de John M. Chu, a été le grand succès du box-office américain cet été. Ils s'aiment, mais de légères (?) différences (ils sont tous deux d'origine chinoise, mais lui est né à Singapour et elle à New York, il est très riche, elle pas) et des manigances en tout genre vont peut-être les séparer avant le baiser final (et le feu d'artifice !).
Famille hostile, rivales prêtes à tout, enterrement débridé de vie de garçon/jeune fille, couturier et autres personnages extravagants, luxe débordant… : la romcom est remplie à ras bord. Le film accumule et exagère les clichés de la comédie romantique telle que l'affectionne Hollywood, en y mettant le prix. New York, Singapour (des images pour office du tourisme), luxe, ors et folies prénuptiales : on résiste ou, pour peu qu'on ait encore un petit côté fleur bleue, on succombe.
Et aussi
Dans « Un homme pressé », d'Hervé Mimran, Fabrice Luchini se régale en homme d'affaires qui, victime d'un AVC, ne parvient plus à s'exprimer correctement ; son orthophoniste est incarnée par Leila Bekhti. D'après « J'étais un homme pressé », le récit de Christian Streiff, ancien patron de Peugeot Citroën, qui mettra trois ans à se libérer de son handicap.
« Un amour impossible », de Catherine Corsini, est l'adaptation du roman, prix Décembre 2015, dans lequel Christine Angot raconte la vie de sa mère sur plusieurs décennies et ce qu'elle a subi de la part de son père. À la fin des années 1950, une secrétaire s'éprend d'un fils de bonne famille ; il refusera de reconnaître leur enfant. Virginie Efira est cette femme qui se bat, face à Niels Schneider.
Claire Denis a quant à elle tourné en anglais « High Life », avec Robert Pattinson et Juliette Binoche, un huis-clos dans l'espace autour du survivant d'un équipage de condamnés à mort, qui, en échange d'une commutation de leur peine, ont accepté de devenir les cobayes d'expériences plus ou moins scientifiques sur la reproduction, menées sous la houlette d’une doctoresse qui, elle aussi, a un lourd casier judiciaire.
En anglais également, avec une distribution internationale (Matthias Schoenaerts, Léa Seydoux, Colin Firth), « Kursk », de Thomas Vinterberg, qui relate le drame du sous-marin nucléaire russe naufragé dans la mer de Barents, en 2000, dont les marins survivants attendent en vain les secours, les autorités russes rechignant à accepter l'aide occidentale.
Et encore, un polar (interdit aux moins de 12 ans), « Sale Temps à l'hôtel El Royale », de Drew Goddard, avec Jeff Bridges, Chris Hemsworth : sept étrangers, chacun avec un secret, réunis dans un hôtel miteux et mis à l'épreuve au cours d'une nuit fatidique. Et un film d'espionnage, « The Spy Gone North », de Yoon Jong-bin, d'après l'histoire du Sud-Coréen infiltré en Corée du Nord pour en savoir plus sur le programme nuclaire de Pyongyang.
DJ et médecin, Vincent Attalin a électrisé le passage de la flamme olympique à Montpellier
Spécial Vacances d’été
À bicyclette, en avant toute
Traditions carabines et crise de l’hôpital : une jeune radiologue se raconte dans un récit illustré
Une chirurgienne aux nombreux secrets victime d’un « homejacking » dans une mini-série