De Chet Baker à Dizzy Gillespie, de Carla Bley à Chick Corea en passant notamment par Archie Shepp, Dexter Gordon ou encore Horace Silver et Gil Evans, certains parmi les plus connus des jazzmen US posèrent un jour leur instrument – et enregistrèrent – dans le club allemand, en gros entre 1970 et 1986. Plusieurs parutions d'inédits témoignent de cette vitalité.
Ainsi le quintet réunissant en 1975 deux saxophonistes ténors de légende, Johnny Griffin (1928-2008), surnommé « Little Giant » (le petit géant), et Eddie Davis (1922-1986), également appelé « Lockjaw » (mâchoire d’acier). À cette époque, le premier partageait son temps entre Londres, Paris et Stockholm, alors que le second venait juste de quitter le big band de Count Basie. Ce soir du 8 août 1975, les deux musiciens sont à la tête d’une formation internationale réunissant Tete Montoliu (piano, Espagne), Niels-Henning Oersted-Pedersen (contrebasse, Danemark) et Art Taylor (batterie). Et ce qui s’est passé lors de cette bataille de géants du saxophone sur de magnifiques standards relève d’un grain de folie, d’un swing furieux et fougueux comme seuls ils étaient capables de le faire, eux les héritiers d’une authentique tradition du genre.
Deux géants des pistons
Quand le trompettiste Freddie Hubbard (1938-2008) s’empare de la scène du club en octobre 1979, celui qui est alors désigné comme étant le digne successeur de Miles Davis, avait formé, trois années auparavant, le fameux 5tet V.S.O.P., avec quatre des membres de l’illustre deuxième quintet du légendaire Miles (Herbie Hancock, Wayne Shorter, Ron Carter et Tony Williams). C’est peu dire qu’il se trouvait à l’apogée de sa carrière.
Freddie Hubbard est entouré de jeunes musiciens, Hadley Caliman (saxe), Billy Childs (piano), Larry Klein (contrebasse, un temps marié à la chanteuse Joni Mitchell !), et Carl Burnett (batterie). Et c’est tout l’univers post-Jazz Messengers d’Art Blakey qu’il fait revivre, avec élégance, virtuosité, passion, style et un souffle épique plein de fougue. Ce qui lui valut par la suite de souffrir des lèvres, à cause de son travail permanent et excessif dans les aigus !
Également trompettiste, Woody Shaw (1944-1989) est lui aussi au faîte de sa gloire quand il s’installe à Hambourg en janvier 1982, à la tête d’un très solide quintet comprenant Steve Turré (trombone), Mulgrew Miller (piano), Stafford James (contrebasse) et Tony Reedus (batterie). Un groupe qui va produire un jazz intensif, contemporain, riche, énergique et puissant.
Là encore, un souffleur épique, découvert par le multi-instrumentiste Éric Dolphy à l’âge de 20 ans, et d’une grande distinction stylistique. Il devait disparaître dans des conditions tragiques (après avoir perdu un bras lors d’un accident dans le métro de New York, suivi quelques semaines après par un arrêt brutal de fonctionnement des reins) avant de fêter ses 45 ans. Un enregistrement live qui redonne toute sa valeur à ce soliste hors pair.
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