« Au nom de ma fille » : le 10 juillet 1982, Kalinka Barmberski, 15 ans, est retrouvée morte alors qu'elle passe ses vacances en Allemagne auprès de sa mère et de son beau-père, le Dr Dieter Krombach. Un décès qui se révélera vite suspect. Le père, André Bamberski, se lance alors dans un combat acharné pour connaître la vérité et mener le coupable devant la justice. Il lui faudra près de trente ans.
C'est, davantage que le fait-divers, la persévérance, l'obstination de cet homme qui a intéressé Vincent Garenq (« Présumé coupable », « l'Enquête »). S'inspirant du livre de Bamberski publié en 2010, « Pour que justice te soit rendue » (Michel Lafon), il livre un récit efficace au plus près du chagrin et des gestes du père, émouvant mais sans pathos. Grâce soit rendue aussi à Daniel Auteuil, dont on connaît la justesse et la subtilité pour incarner des personnages dramatiques, comme dans « l'Adversaire ». Marie-José Croze (la mère) et Sebastian Koch (le Dr Krombach) contribuent de même à faire de cette dure histoire vraie un film profondément humain.
Un enfant différent
Dans « Midnight Special », c'est encore un père et son enfant qui sont au centre de l'intrigue, mais celle-ci, qui mêle thriller et science-fiction, sort tout droit de l'imagination de Jeff Nichols (« Take Shelter », Mud »). « Je voulais faire un film autour d'une course-poursuite, où des types sillonnent les petites routes du sud des États-Unis à bord d'un bolide, en roulant de nuit phares éteints », avoue le réalisateur. Cela commence effectivement sur les chapeaux de roue, avec l'enlèvement d'un enfant dans une secte. On découvrira que ce n'est pas du tout un garçon ordinaire et que c'est le père lui-même qui l'a arraché du lieu où il vivait, pour lui permettre de vivre son destin.
Jeff Nichols a l'art de distiller les informations sans jamais tout expliquer, laissant, comme il le dit, « une certaine marge de manœuvre au spectateur ». C'est d'autant plus passionnant que le film interroge, outre l'amour paternel, la foi et les croyances dans les phénomènes inexpliqués. Phénomènes qui surgissent sans qu'on puisse s'y attendre, dans une mise en scène sans aucun temps mort. Ciels changeants, jeux de lumière, pénombre lourde de présences, il y a de quoi frémir.
Michael Shannon est une fois encore au rendez-vous de Nichols, bien entouré par Joel Edgerton, Kirsten Dunst, Adam Driver, Sam Shepard et le jeune Jaden Lieberher.
Et aussi
Parmi les autres nouveautés de la semaine, citons « Marseille », comédie de et avec Kad Merad ; « les Ogres », de Léa Fehner sur une troupe de théâtre itinérant, ; « A Perfect Day », de l'Espagnol Fernando León de Aranoa, mêlant drame et comédie autour d'humanitaires en mission dans les Balkans en guerre ; « The Lady in the Van », de Nicholas Hytner, d'après une pièce d'Alan Bennett, pour l'irrésistible Maggie Smith ; et « Triple 9 », de John Hillcoat, braquage et action avec Casey Affleck.
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