Il est rare, hors des pays de l’ex-Union soviétique, de pouvoir assister à une représentation complète du « Corsaire ». Les compagnies occidentales ont tendance à délaisser ce ballet romantique créé en 1856 à l’Opéra de Paris (alors Théâtre Imperial), réduit à son Pas de deux, immortalisé à jamais par Rudolf Noureev et Margot Fonteyn, exercice obligé des concours et galas de danse classique. Cette légende du ballet n’était pas réapparue sous une signature française depuis la version initiale de Joseph Mazilier. C’est dire si, en 2013, a été bien accueillie la volonté de Kader Belarbi, nouvellement nommé Directeur de la danse du Capitole de Toulouse, de lui redonner vie.
Le souhait principal du danseur étoile a été de simplifier, clarifier une action passablement embrouillée, commandant pour cela au chef d’orchestre britannique la réalisation d’une nouvelle partition, convoquant des musiques d'Adam, Arenski, Coleman, Lalo, Massenet et Sibelius.
« Le Corsaire » de Belarbi est dépoussiéré, débarrassé de son académisme (Byron est plus dans l’air que sur scène) et rendu à son atmosphère dans un Orient très joliment stylisé grâce aux décors de Sylvie Olivé, qui joue de voiles et structures légères et amovibles, et aux costumes d’Olivier Bériot, vaporeux et opulents.
Tous les grands mythes littéraires de l’Orient, de Simbad aux « Mille et une Nuits », de « La Bayadère » à « Schéhérazade », passent dans la chorégraphie simple, claire, voluptueuse et épurée, toute en lignes sinueuses, de Belarbi, qui a été enregistrée à Toulouse et publiée sur DVD/Blue-ray Disc (Opus Arte).
C’est une aubaine de pouvoir assister à cette visite parisienne du Ballet du Théâtre du Capitole dans le cadre si confortable du Théâtre des Champs-Élysées.
Du 20 au 22 juin à 20 heures. Places de 15 à 89 €. Tél. 01.49.52.50.50, theatrechampselysees.fr
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