Classique
Que de chemin parcouru depuis la période fougueuse de l’enregistrement de « Carmen » de Bizet et des opéras de Rossini, restés mythiques, avec Teresa Berganza, tout comme son « Simon Boccanegra », de Verdi, et « le Voyage à Reims », de Rossini, que beaucoup tiennent pour ses meilleurs enregistrements (tous chez Deutsche Grammophon) !
En 2000 est arrivée la terrible épreuve de la maladie, dont il s’est alors relevé, contre toute attente. Elle n’a jamais miné l’enthousiasme et l’appétit musical d’un homme toujours en recherche et qui a été, avec une discrétion exemplaire et hors de tout lobbying, le directeur des plus importantes institutions musicales européennes : Scala de Milan (1968-1986), London Symphony Orchestra (1979-1987), Opéra de Vienne (1986-1991), Festival de Pâques de Salzbourg et, couronnement suprême qu’il n’avait pas briguée, Berliner Philharmoniker, succédant en 1989 à Herbert von Karajan. Il s’orienta aussi vers des institutions moins lourdes, comme l‘Orchestre des jeunes de la Communauté européenne, l’Orchestre de chambre d’Europe, et fonda en 1985 l’Orchestre des jeunes Gustav Mahler, vivier unique dont sont sortis nombre de grands solistes d’aujourd’hui (les frères Renaud et Gautier Capuçon, entre bien autres). En 2003, après avoir quitté Berlin, il fonda sa propre formation, l’Orchestre du Festival de Lucerne, suivi par l’Orchestre Mozart de Bologne, avec lequel il devait donner de derniers concerts à la fin de l’année dernière, qu’il avait dû annuler.
Un coffret hommage fait en 8 DVD le tour de l’admirable carrière d’un musicien dont l’élégance, les qualités intellectuelles et l’art de la direction faisaient un chef unique en cette fin de siècle où régnaient plutôt la compétition commerciale et les rivalités fondées sur l’ego. Parmi de précieuses archives, un concert des Berliner Philharmoniker au Japon en 1994, les mêmes dans « Un Requiem Allemand », de Brahms, avec Bryn Terfel, un gala Verdi berlinois du Réveillon 2000 avec le gratin lyrique de l’époque, et un émouvant DVD portrait. Un film précieux, « Lux Aeterna », le montre répéter le « Requiem » de Verdi avec la Scala de Milan et Montserrat Caballé en 1985. Sans oublier, dans le luxe sonore et visuel du Blu-ray, les neuf Symphonies de Beethoven avec les Berliner Philharmoniker et sept symphonies de Mahler, ainsi que les « Rückert Lieder », à Lucerne dans les années 2000 (DVD et DVD Blu-ray EuroArts). Une partie du legs Abbado, qui sera certainement complété prochainement par ses éditeurs vidéo et phonographiques.
DJ et médecin, Vincent Attalin a électrisé le passage de la flamme olympique à Montpellier
Spécial Vacances d’été
À bicyclette, en avant toute
Traditions carabines et crise de l’hôpital : une jeune radiologue se raconte dans un récit illustré
Une chirurgienne aux nombreux secrets victime d’un « homejacking » dans une mini-série