Lancée en 2000, « Jazz In Paris » (Universal), avec plus de 1,5 million d'exemplaires vendus dans le monde, s'est imposée comme LA collection de référence du jazz enregistré dans la capitale. Cela grâce à une sélection d'albums tirés de catalogues historiques (dont la plupart ont disparu et s'arrachent à prix d'or), des années 1930 aux années 1970, offrant un panorama complet de grands jazzmen américains de passage à Paris et de musiciens moins connus, voire méconnus ou injustement oubliés. Dans la nouvelle livraison de dix CD figurent donc quelques perles devenues rares.
Ainsi la rencontre en 1956 entre Sacha Distel, 23 ans et encore guitariste, et le pianiste John Lewis, membre du Modern Jazz Quartet, dans « Afternoon in Paris » (vol. 117), à la tête d'une formation comprenant notamment d'autres membres du MJQ, comme Percy Heath (contrebasse), Connie Kay et Kenny Clarke (batterie), pour certains enregistrements, mais aussi et surtout Barney Wilen (saxe-ténor). Pour l'anecdote, Distel va se tourner vers la chanson quelques mois plus tard, et Wilen, 19 ans, va intensifier sa carrière grâce à sa rencontre historique avec Miles Davis.
Autre joyau, « The Flip » (1969, vol. 116), consacré à Hank Mobley (1930-1986). Quand il enregistre le disque, le saxophoniste-ténor, arrivé en France l'année précédente, a derrière lui une longue traversée du désert due à des problèmes de drogue. Même si certains de ses albums précédents pour Blue Note sont devenus des incontournables. Pour « The Flip », le leader s'est adjoint des partenaires de choix, notamment Dizzy Reece (trompette), Slide Hampton (trombone) et Philly Joe Jones (batterie). Il fait (re)découvrir à l'auditeur un style propre au phrasé feutré, élégant et lyrique. Une juste réhabilitation pour un jazzman qui s'éteindra dans le dénuement le plus total.
« Le premier disque de soul jazz » : c'est ainsi qu'une publicité annonçait en 1961 la sortie de « Soul Jazz » (vol. 119), gravé sous la houlette du pianiste français Georges Arvanitas (1931-2005). Grand admirateur de Bud Powell et Bill Evans, le leader avait réuni de jeunes pousses d'alors, Bernard Vitet (trompette), François Jeanneau (saxes), Michel Gaudry (contrebasse) et Daniel Humair (batterie). Pour un album 100 % standards et pourtant en pleine aventure stylistique.
Avant d'être le producteur archiconnu de la planète people, Eddie Barclay (de son vrai nom Édouard Ruault) fut pianiste de jazz et chef d'orchestre. C'est dans cette configuration qu'il enregistre « Et Voilà ! » (vol. 121) en 1957-1958, aux commandes d'un big band où figurent notamment Lucky Thomson et Don Byas (saxe-ténor), Stéphane Grappelli (violon), Kenny Clarke (batterie) et un certain Quincy Jones (ex-trompettiste de Lionel Hampton) comme arrangeur. Des dons qu'il allait dispenser à d'autres jazzmen durant tout son séjour parisien.
Parmi les autres rééditions figurent Dexter Gordon (« Our Man in Paris », 1963, avec Bud Powell, piano), Duke Ellington (« At The Alhambra », 1958), Sidney Bechet (« Petite Fleur », 1949-1952), le trio magique Humair/Urtreger/Michelot (« Hum ! », 1960). Et deux compilations Django Reinhardt, « Plays Django » et « Hard Bop », cette dernière réunissant notamment Benny Golson (saxe-ténor) et Art Farmer (trompette).
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