* Quand en 2002 son premier album, « Come Away With Me », empoche pas moins de cinq Grammy, le monde de la musique se dit qu'une étoile est née avec Norah Jones, l'une des filles du sitariste indien Ravi Shankar. D'autres récompenses suivront (quatre Grammy de plus), et la chanteuse, compositrice et pianiste, la quarantaine aujourd'hui, va réussir à vendre plus de 50 millions de disques dans le monde.
Étiquetée « jazz », elle a toujours pratiqué une forme de crossover entre les genres. D'où sa popularité. C'est encore le cas pour son dernier opus, « Pick Me Up Off The Floor » (Blue Note/Universal). Onze titres, souvent enregistrés en trio, qui suscitent une atmosphère folk-jazzy, d'où se dégage également une certaine mélancolie, voire une forme de mal du siècle, résumant bien l'univers dans lequel la société actuelle évolue. Le propre d'un(e) artiste n'est-il pas justement de se faire le témoin de cette évolution ? Norah Jones, aussi star soit-elle, en est une actrice, qui enchante avec grâce.
* Musique par essence afro-américaine (mais pas que, voir la West Coast ou le jazz européen), le jazz a tendance à redevenir, pour de jeunes musiciens noirs aux États-Unis, l'étendard d'une certaine colère, ou même révolte. Ce n'est pas nouveau, le free-jazz en son temps fut un exemple de cette contestation.
Sensible à cette situation, le trompettiste/compositeur (et accessoirement claviériste) Ambrose Akinmusire, 38 ans, a pour sa part préféré, avec « On The Tender Spot Of Every Calloused Moment » (Blue Note/Universal), une évocation moins passionnée et clivante.
À la tête de son quartet de fidèles, augmenté de deux invités, il expose sa vision d'une certaine Amérique à travers des titres originaux qui sont plus lyriques dans la mélodie que contestataires. D'autant qu'ils sont accompagnés d'une sonorité à la trompette particulièrement aérienne et éthérée. Renforcée par la formidable cohésion et entente parfaite de ses coéquipiers, toujours inspirés. Un disque militant certes, mais surtout d'une très grande et belle musicalité.
Entente polono-américaine
* Le jazz est souvent fait de rencontres, parfois inattendues et inédites. À l'image de celle entre l'Américain Joe Lovano, l'un des plus puissants et chaleureux saxophonistes actuels, et le trio du pianiste/compositeur polonais Marcin Wasilewski (Slawomir Kurkiewicz, contrebasse ; Michal Miskiewicz, batterie).
Cette alliance entre le gros bon et suave son du ténor et la maîtrise homogène du trio a débouché sur « Arctic Riff » (ECM/Universal), autrement dit un équilibre idéal entre une certaine puissance et le lyrisme.
Avec, comme terrain de jeu musical, deux variations d'un classique de la prolifique compositrice Carla Bley (« Vashkar »), des standards de la pop music écrits par Björk, Prince et Sting, et surtout quatre compositions originales du toujours très romantique pianiste polonais, avec en prime « Arco », qui met en valeur les talents du contrebassiste à l'archet. L'étonnante rencontre entre la force tranquille et l'élégance racée.
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