JAZZ-ROCK - Univers musical

Le jazz version orientale

Publié le 07/01/2013
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Crédit photo : G. RICKMANN-WUNDERLICH

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Crédit photo : DR

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Crédit photo : DR

* Avec une trilogie musicale entamée en 2007, le trompettiste d’origine libanaise Ibrahim Maalouf* nous avait entraînés vers des horizons où le jazz servait de base à des explorations musicales mêlant plusieurs styles aux harmonies très souvent orientales. Avec « Wind » (Mi’ster Productions/Harmonia Mundi), changement radical et tournant artistique, d’autant qu’il s’agit d’une bande-son créée pour « la Proie du vent », un film muet de René Clair tourné en 1926. Même si, parfois, l’orientalisme du trompettiste revient dans son jeu, il s’agit là d’un authentique disque de jazz, puisqu’il est dédié à Miles Davis et à sa fameuse musique d’« Ascenseur pour l’échafaud ». Avec une équipe de choc composée de solides musiciens new-yorkais – Mark Turner (ex-Fly, saxophone), Frank Woeste (piano), Larry Grenadier (ex-Brad Mehldau et Fly, contrebasse) et Clarence Penn (batterie) –, le leader nous offre une magnifique musique modale, si chère à son mentor, mais qui fait aussi partie de son univers oriental parfaitement reconnaissable. De très belles prises directes remplies de mélancolie et d’un souffle limpide, enrichies par le parfait travail de pointures du jazz actuel.

* Né au Liban, installé en France, comme Ibrahim Maalouf, Rabih Abou-Khalil est un des grands virtuoses de l’oud, l’instrument phare de la culture arabe. Très tôt intéressé par le jazz et par les rencontres créatives, il s’est frotté à des musiciens comme Charlie Mariano, Sonny Fortune, Steve Swallow ou Kenny Wheeler, qui sont tombés sous le charme de la facture de l’instrument et de sa technique. Aujourd’hui, à la tête de son quintette « méditerranéen » – Gavino Murgia (saxophone soprano, Sardaigne), Luciano Biondini (accordéon, Italie), Michel Godard (tuba, France) et Jarrod Cagwin (batterie, États-Unis) – à la longévité exceptionnelle, il vient de sortir « Hungry People » (World Village/Harmonia Mundi), un CD musicalement engagé qui aborde un des thèmes essentiels de l’existence humaine actuelle. Le tout à la fois avec gravité et humour et surtout plein de vie, grâce à une grande puissance mélodique.

* Né en Tunisie, le violoniste et compositeur Jasser Hal Youssef pratique une musique à la croisée des chemins entre musique classique (ses études à Sousse), musiques traditionnelles arabes (ses racines) et jazz. Après avoir collaboré avec Barbara Hendricks, Didier Lockwood, Youssou N’Dour ou encore sœur Marie Keyrouz, le jeune homme, qui pratique également un instrument hors du commun, la viole d’amour baroque, vient d’enregistrer son premier album, « Sira » (Wapi Production/Musicast Distribution), en compagnie notamment du chanteur belge David Linx. Seize titres originaux, qui butinent ici dans J. S. Bach, là dans la musique italienne du XIVe siècle ou encore dans les musiques traditionnelles orientales. Un beau voyage dans une musique aux multiples facettes, qui ne cache pas sa modernité ni le respect des cultures à travers mélodies et émotions.

* Paris, salle Pleyel (www.sallepleyel.fr), 27 avril.

DIDIER PENNEQUIN

Source : Le Quotidien du Médecin: 9207