LE PUBLIC se pressait nombreux à la première d’« Arabella », que l’on n’avait pas vue à Paris depuis les représentations du Châtelet il y a dix ans, avec Karita Mattila et Thomas Hampson. Ceux venus pour la star annoncée, l’Américaine Renée Fleming, auront dû applaudir de surcroît une autre star, l’Orchestre de l’Opéra de Paris qui, sous la direction impeccable de Philippe Jordan, a donné un éclat exceptionnel à cette partition d’opéra-vaudeville si difficile à réaliser.
Renée Fleming, star absolue du Metropolitan Opera, a toujours le charme inhérent à ce rôle de jeune femme à marier dans une famille aristocratique viennoise ruinée et c’est là son meilleur rôle straussien, loin devant la Maréchale du « Chevalier à la rose » ou la Comtesse de « Capriccio » qui sont des femmes de tête. On peut déplorer que sa voix ait perdu beaucoup de son étendue, de son moelleux, et même en projection, ce qui se sentait cruellement dans le grand vaisseau bastillan. Mais, une fois la voix chauffée, son final de l’acte III a été un grand moment de chant et d’émotion.
Son Mandryka, l’Allemand Michael Volle, a été de bout en bout splendide d’autorité vocale et de tenue scénique. Très belle distribution, avec les parents, qui prostituent indignement mais très aristocratiquement leur fille pour sortir de la faillite, formidablement incarnés par Doris Soffel et Kurt Rydl, le Mateo très émouvant de Joseph Kaiser et la touchante Zdenka de Julia Kleiter.
La réalisation de Marco Arturo Marelli figure un espace immense ouvert avec quantité de portes et un escalier, et forme un décor unique aux trois actes. Le plancher tourne un peu à la manière d’une valse déréglée. Sa direction d’acteurs très claire permet une très bonne compréhension d’une action réputée touffue et confuse. Le seul grand handicap est la taille de la scène et l’ouverture vers les cintres qui enlèvent à l’œuvre toute intimité et éloignent physiquement les personnages les uns des autres. Une fois de plus, une œuvre lyrique aura été victime du fantasme bastillan de l’opéra populaire.
Opéra de Paris-Bastille (tél. 0892.89.90.90, www.operadeparis.fr), jusqu’au 10 juillet, en alternance avec « le Barbier de Séville », de Rossini, mis en scène par Coline Serreau, et « l’Amour des trois oranges », de Prokofiev.
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