* C’est bien connu, les coffres des maisons de disques regorgent de trésors. « Bennett & Brubeck - The White House Sessions - Live 1962 » (Columbia Legacy/Sony Music) est un document exceptionnel, une de ces bandes perdues (lost tapes) qui jalonnent l’histoire du jazz et celle de ses légendes. Le 28 août 1962, alors à l’apogée de leur art, le pianiste Dave Brubeck, son célèbre Quartet – Paul Desmond (saxe-alto), Gene Wright (contrebasse) et Joe Morello (batterie) – et le crooner Tony Bennett se produisent à Washington, dans le cadre d’un séminaire de jazz organisé par la Maison Blanche. C’est Brubeck qui entame le concert, avec son fameux « Take Five », suivi de quatre autres titres. Vient ensuite Bennett, accompagné de son trio, qui va interpréter six morceaux, dont « I Left My Heart in San Francisco », son hit de l’époque. Puis, cerise sur le gâteau, les deux stars vont se produire ensemble pour la première fois, sans répétition, entrant ainsi un peu plus dans la légende. Devenu mythique, cet enregistrement quasiment inédit – seul un titre, « That Old Black Magic », avait été publié sur une compilation de Dave Brubeck en 1971 –, retrouvé par hasard par Tony Bennett en fin d’année dernière, est publié dans son intégralité. Ou comment un des grands trésors perdus de l’histoire de la musique américaine – jazz et populaire – voit enfin le jour et témoigne d’une époque charnière aussi dans l’Histoire, avec un grand H. Indispensable !
* Pendant plus de quatre ans (de la fin 1961 à 1965), John Coltrane et son Quartet, dit « classique » – McCoy Tyner (piano), Jimmy Garrison (contrebasse) et Elvin Jones (batterie) – ont révolutionné le jazz, grâce à une musique en constante évolution, toujours libre et souvent tournée vers une forme de mysticisme. Chef-d’œuvre parmi les chefs-d’œuvre de cette période, « A Love Supreme » (1964). Un an plus tard, et toujours dans ce même état de jazz mystique, Trane grave « Sun Ship », qui sera la dernière séance d’enregistrement de son fameux Quartet. Le disque est paru en 1971 sous la supervision de sa femme Alice. Une nouvelle mouture, regroupant l’intégralité de la session datant d’août 1965, vient de voir le jour en deux CD, « Sun Ship - The Complete Session » (Impulse/Universal). Cette réédition reprend les cinq titres d’origine complets, augmentés de nombreuses prises alternatives et de discussions en studio. Des enregistrements remplis de fougue et d’offrande, devenus historiques, qui marquent la fin d’une époque pour le maître du saxophone, qui va se tourner vers une musique de plus en plus libérée et en état d’apesanteur divin.
* Révélé par Miles Davis, qu’il rejoint en 1982 pendant plus de trois ans, John Scofield est un guitariste inclassable qui adore brouiller les pistes mais dont l’essence du jeu, du phrasé et du style se trouve dans le jazz-rock, le jazz funk et la fusion en général. Son dernier album, « Überjam Deux » (Universal), suite logique de « Überjam » paru en 2002, en est la plus parfaite illustration. Les riffs groovy, funky, jazz-rock, R&B et binaires, voire afro-beat, sont de la partie et se marient à merveille dans un foisonnement de soli enflammés et de rythmes chauds. De l’authentique groove music, servie par de fantastiques musiciens et un leader toujours en exploration.
DJ et médecin, Vincent Attalin a électrisé le passage de la flamme olympique à Montpellier
Spécial Vacances d’été
À bicyclette, en avant toute
Traditions carabines et crise de l’hôpital : une jeune radiologue se raconte dans un récit illustré
Une chirurgienne aux nombreux secrets victime d’un « homejacking » dans une mini-série