Le coup de force de Samsung et de Huawei, qui ont présenté leurs appareils à l’abri d’une vitrine comme s’ils n’étaient encore que des prototypes tout en prévoyant leur commercialisation dans les mois qui viennent, a sorti le marché de sa léthargie, car le téléphone pliable est certainement la nouvelle technologie du mobile la plus excitante depuis longtemps.
Les recherches ne datent pas d’hier, qui ont abouti au FlexPai, déjà disponible en Chine ; il propose un écran AMOLED de 7,8 pouces, quasiment la diagonale d’un iPad Mini, et se plie pour offrir deux écrans aux formats 16/9 et 16/8, qui fonctionnent indépendamment. Le Galaxy Fold de Samsung s’ouvre comme un livre et se referme avec un clic ; il est équipé de deux écrans de 4,6 pouces, qui, lorsqu’ils sont dépliés, forment une tablette de 7,3 pouces, où il sera possible de lancer plusieurs applications en même temps ; deux autres mobiles pliables seraient en cours de développement, avec des systèmes d’ouverture différents. Le Huawei Mate X a la taille la plus imposante, puisque son écran OLED atteint 8 pouces pour seulement 5,4 mm d’épaisseur, ce qui le rend plus fin qu’un iPad et plus grand qu’un iPad mini ; une fois replié, l’écran frontal s’étend sur 6,6 pouces et l’écran arrière sur 6,3 pouces. Attendu pour l’été, le Razr de Motorola pourrait renaître sous la forme d’un smartphone avec deux écrans, dont un dépliable à la verticale.
Des interrogations
Le premier obstacle à la généralisation de tels appareils est leur prix : le Galaxy Fold sera disponible aux États-Unis à partir du 26 avril au prix d’entrée de 1980 dollars et en Europe à partir du 3 mai au prix de base de 2000 € ! La taille (11 mm pour le Mate X une fois replié, 17 mm pour le Galaxy Fold) et le poids (similaire à celui d’une tablette, soit près de 300 g) peuvent aussi en rebuter certains.
Si les fabricants annoncent des coefficients de résistance aussi élevés que les meilleurs smartphones incassables du marché, leur matériau, un polymère qui s’étire pour ne pas déformer l’interface quel que soit le format demandé, n’a pas été testé dans le temps. Et les coûts de réparation de ces modèles de première génération, qui utilisent des nouveaux composants, risquent d’être élevés.
Concernant la couche logicielle, Google va proposer une interface pliable native dans son système Android à Samsung, Huawei et tous les fabricants de téléphones, afin d'éviter que chacun développe sa propre surcouche.
Les points d’interrogation sont donc encore nombreux. Mais cela justifie-t-il un rejet de l’innovation ? On se souvient des ricanements qui ont accompagné les premières phablettes. Plus la demande du public sera insistante et plus le rêve de téléphones pliables à des prix abordables pourra devenir réalité.
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