Pour « Maryline », son deuxième film de réalisateur après « les Garçons et Guillaume à table », Guillaume Gallienne ne sort pas du monde du théâtre, qu'il connaît si bien, en racontant la triste histoire d'une femme au prénom prédestiné, à la fois pour le spectacle… et pour l'échec.
Dans les années 1970 (mais le drame est atemporel, dit Gallienne), Maryline quitte une famille et un petit village fermés pour aller chercher fortune à Paris. C'est une jeune fille modeste, qui a le courage, la vocation, mais pas les mots pour se défendre. Et ne les trouvera que rarement. Pas par masochisme, plutôt par un déterminisme psychologique et social que le réalisateur explore avec finesse.
« Maryline » est un mélodrame, donc parfois un peu appuyé, qui vaut par la vérité des portraits et la justesse de leur interprétation. Gallienne s'est fait plaisir et nous fait plaisir en s'appuyant notamment sur des comédiens familiers des planches.
Dans le rôle-titre, quasiment de tous les plans, Adeline D'Hermy, jeune sociétaire de la Comédie-Française, joue d'une très large palette d'émotions et d'expressions et est irrésistible, même enlaidie pour les besoins du récit.
L'Allemand Lars Eidinger, vu entre autres dans les mises en scène de Thomas Ostermeier, régale en jouant le réalisateur mégalomane et pervers dont on connaît quelques références dans l'histoire du cinéma. Éric Ruf en auteur de théâtre, Vanessa Paradis en marraine bienveillante, Xavier Beauvois, Alice Pol contribuent à cet hommage au métier d'acteur et à la richesse de la fiction.
Le voyage des enfants sourds
Après « Carol », on attendait le nouveau film de Todd Haynes, sélectionné à Cannes, avec impatience. Selon le réalisateur, « le Musée des merveilles » (« Wonderstruck ») est un film pour enfants, plus précisément un « acid trip for kids ». Il est en effet inspiré d'un roman de Brian Selznick, auteur pour la jeunesse dont Martin Scorsese avait tiré « Hugo Cabret ». Mieux vaut cependant ne pas être trop jeune, sauf d'esprit, pour apprécier tous les motifs de cette histoire à tiroirs qui met en scène deux enfants sourds, une fille en 1927 et un garçon dans les années 1970, partant en quête de racines et d'amour à New York.
On n'en dira pas plus pour ne pas gâcher le bonheur du spectateur. On se contentera de louer les reconstitutions d'époque, les différents modes utilisés (le film dans le film muet, en noir et blanc, à la manière de Murnau, les figurines animées…), les décors bien trouvés (le Musée d'histoire naturelle et le Queens Museum, avec son étonnante maquette) et surtout les subtiles alternances de sons, musiques et silences pour signifier avec justesse l'univers mental des deux héros.
Et aussi
Dans « Diane a les épaules », premier long métrage de Fabien Gorgeart, Cotilde Hesme incarne une jeune femme qui a accepté de porter un enfant pour ses meilleurs amis (Fabrizio Rongione, Thomas Suire) mais tombe alors amoureuse (Grégory Montel).
Avec « M », l'audacieuse Sara Forestier (« l'Esquive », « le Nom des gens », « Suzanne »…) signe son premier film de réalisatrice. L'histoire d'amour entre une jeune fille bègue et timide, qu'elle interprète, et un homme charismatique qui cache un secret – il ne sait pas lire –, joué par l'humoriste Redouanne Harjane. Avec Jean-Pierre Léaud en père mal-aimant de l'héroïne.
Dans « Par instinct », de Nathalie Marchak, Alexandra Lamy est une avocate qui, en voyage à Tanger, se voit confier un nouveau-né dont la mère disparaît.
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