Des films pour le début de l'année

L'empereur et sa suite

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Publié le 31/12/2018
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Cinéma5-Miraï

Cinéma5-Miraï
Crédit photo : STUDIO CHIZU

Cinéma1-Empereur 3

Cinéma1-Empereur 3
Crédit photo : R.ARPAJOU/MANDARIN-GAUMONT-FRANCE 2 ET 3

Cinéma4-Mia et le lion blanc

Cinéma4-Mia et le lion blanc
Crédit photo : C. WIECHERS/GALATÉE FILMS-OUTSIDE FILMS

Cinéma3-L'Homme fidèle

Cinéma3-L'Homme fidèle
Crédit photo : SH. BESSON/WHY NOT PRODUCTIONS

Cinéma2-Marwen

Cinéma2-Marwen
Crédit photo : UNIVERSAL

Une fresque populaire en immersion dans une période historique passionnante, telle était l'ambition de Jean-François Richet avec « l'Empereur de Paris ». Telle est sa réussite. Grâce aux producteurs Éric Et Nicolas Altmayer, qui n'ont pas lésiné sur les moyens et lui ont permis de tourner en France. Grâce au scénario d'Éric Besnard, inspiré de la vie aventureuse du bagnard devenu policier. Et grâce bien sûr à son acteur principal, Vincent Cassel, un Vidocq de choc et de charme après avoir été son Mesrine.

Richet, qui a lu les « Mémoires » d'Eugène-François Vidocq (1775-1857) et vu la série avec Claude Brasseur, a particulièrement soigné la reconstitution historique, décors et costumes, jusqu'aux pavés parisiens de l'époque Empire, pour lui non négociables ! S'il convainc, voire emporte, c'est ainsi en associant vérité historique et style feuilleton bien rythmé. Avec de riches personnages, qu'incarnent Olga Kurylenko, Freya Mavor, August Diehl, James Thierrée, Patrick Chesnais ou Fabrice Luchini (Fouché).

D'autres films sortis le 19 décembre

Le film de Noël de Disney, c'est « le Retour de Mary Poppins », de Rob Marshall, qui permet de retrouver, cinquante-quatre ans après, la nanny aux pouvoirs magiques, sous les traits d'Emily Blunt après Julie Andrews, et toujours en musique.

Trois autres films intéressants : « Au bout des doigts », de Ludovic Bernard, avec le jeune Jules Benchetrit en petit voyou des cités promis à devenir un grand pianiste sous la houlette de Lambert Wilson et Kristin Scott Thomas ; « Maya », de Mia Hansen-Love, avec Roman Kolinka en reporter de guerre, ex-otage en Syrie, qui part se ressourcer en Inde, où vit sa mère et où il rencontre une jeune Indienne (Aarshi Banerjee) ; « Wildlife », première réalisation du comédien Paul Dano, avec Carey Mulligan et Jake Gyllenhaal, un couple en crise dans l'Amérique des années 1960, sous le regard du fils adolescent, d'après un roman de Richard Ford. Sans oublier « l'Œil du tigre », documentaire de Raphaël Pfeiffer sur Laurence Dubois, jeune femme non voyante qui va réussir à devenir championne de Viet Vo Daol, un art martial japonais.

Les sorties du 26 décembre

En vedette, « l'Homme fidèle », comédie romantique de Louis Garrel, qui signe le scénario avec Jean-Claude Carrière et joue le rôle principal, entre Laetitia Casta et Lily-Rose Depp. Et aussi « The Happy Prince », première réalisation de Rupert Everett, qui se glisse dans la peau d'Oscar Wilde à la fin de sa vie. « The Bookshop », d'Isabel Coixet avec Emily Mortimer, couronné en Espagne (Goya du meilleur film, du meilleur réalisateur et de la meilleure adaptation) : à la fin des années 1950 dans une petite ville anglaise, une jeune femme ouvre une librairie et met en vitrine « Lolita », ce qui lui vaut l'hostilité d'une partie de la population.

À voir en famille, « Mia et le lion blanc », de Gilles de Maistre, une fable écologique qui met en scène l'amitié d'une adolescente et du lion né dans l'élevage de ses parents au fin fond de l'Afrique du sud, jusqu'à ce que l'animal soit vendu à des « chasseurs de trophées ». Pour les jeunes et les admirateurs de l'animation japonaise à la Miyazaki, « Miraï, ma petite sœur », de Mamoru Hosoda, nommé aux Golden Globes, sur un garçon de 4 ans qui, voyant sa vie chamboulée par l'arrivée d'une petite sœur, s'échappe dans un monde parallèle où il découvre le passé et l'avenir de sa famille (à partir de 6 ans).

Les sorties du 2 janvier

Allongé dans son jardin, un homme (Steve Carell) met en scène des figurines en imaginant d'héroïques combats contre les Nazis et les photographie. Le spectateur de « Bienvenue à Marwen » peut être déconcerté par ce personnage et la façon dont Robert Zemeckis filme les aventures des poupées comme s'il s'agissait d'un vrai film de guerre (un peu parodique tout de même). Mais c'est une histoire vraie qui nous est contée, avec cette naïveté américaine que l'on peut trouver touchante. Celle de Mark Hogancamp, victime de lésions cérébrales et d'amnésie à la suite d'une très violente agression, et qui, mêlant des éléments de sa vie d'avant et de sa vie actuelle, a construit un village belge imaginaire, Marwen, dans lequel atterrit son double valeureux, un pilote de chasse. Ses photos de Marwen puis un documentaire le feront connaître, notamment du réalisateur de « Forrest Gump », séduit par cet exemple original de résurrection par l'art et la possibilité de jouer lui aussi, à grande échelle, aux petits soldats.

Signalons aussi un film japonais sélectionné à Cannes, « Asako I&2 », de Ryusuke Halaguchi, récit énigmatique où une jeune fille voit son premier amour disparaître puis rencontre, deux ans plus tard, un homme qui lui ressemble trait pour trait. Et rappelons le très beau « Cold War », de Pawel Pawlikowski, qui vient de triompher aux European Film Awards.

Renée Carton

Source : Le Quotidien du médecin: 9712