LA PARTICIPATION aux sports d’endurance connaît un succès croissant comme le montre le nombre très important de participants aux marathons de Londres, Paris ou Berlin.
Si les bénéfices d’une pratique sportive régulière et modérée en terme de diminution des événements cardio-vasculaires sont bien démontrés, on ne sait pas précisément quels sont les retentissements d’un sport d’endurance intense sur le cœur, sinon que les morts subites durant l’effort sont rares. Le Pr Sanjay Sherma (Londres) le confirme en précisant qu’en trente ans d’histoire du marathon de Londres, il n’y a eu que huit décès d’origine cardiaque sur un total de plus de 750 000 participants et qu’il s’agissait de sujets ayant des anomalies cardiaques préexistantes.
Plusieurs études ont révélé des modifications des paramètres biochimiques et/ou électrocardiographiques en rapport avec une altération myocardique après une épreuve d’endurance avec, en écho-Doppler, une dysfonction systolique et diastolique du ventricule droit et du ventricule gauche.
« Cependant, ces mécanismes sont mal compris, et on ne sait pas clairement si les modifications reflètent l’altération myocardique ou si elles sont une réaction physiologique à l’épreuve d’endurance » souligne le Dr Fabian Knebel, (Berlin).
L’étude qu’il a menée avec son équipe était destinée à évaluer la fonction myocardique de 167 coureurs amateurs ayant participé aux marathons de Berlin de 2006 et 2007, dont la moyenne d’âge était 50,2 ans ± 1,14 (de 22 à 72 ans). Leur fonction myocardique a été évaluée en échocardiographie, en écho-Doppler et par l’étude des biomarqueurs myocardiques (NT-proBNP, troponine T).
« Ces examens ont été réalisés avant, immédiatement et deux semaines après le marathon, afin de pouvoir préciser l’importance et la chronologie des modifications cardiaques chez les amateurs qui pratiquent un sport d’endurance » explique le Dr Fabian Knebel.
Une normalisation en deux semaines.
Immédiatement après le marathon, l’analyse des résultats ont mis en évidence une réduction significative de la fonction diastolique du ventricule droit qui restait toutefois dans les limites de la normale, alors que la fonction systolique du ventricule gauche n’était pas modifiée.
Les taux de troponine T et/ou de NT-proBNP étaient augmentés chez 58,6 % des compétiteurs, sans corrélation avec les paramètres échocardiographiques.
Deux semaines après le marathon, tous les paramètres échocardiographiques et biologiques étaient revenus à la normale.
Ainsi, l’altération transitoire de la fonction diastolique immédiatement après l’effort est vraisemblablement liée aux réactions physiologiques (déshydratation, tachycardie, augmentation de la pression artérielle) secondaires à un effort physique intense et prolongé.
La fonction systolique du ventricule droit et du ventricule gauche, mesurée par les méthodes les plus sensibles (Doppler tissulaire échocardiographie 2D strain) n’était pas altérée et il n’y avait pas de corrélation entre l’augmentation des biomarqueurs et la fonction myocardique.
Pour Fabian Knebel, cette étude de la fonction myocardique de marathoniens amateurs ne soutient pas l’hypothèse selon laquelle courir un marathon altère durablement le cœur. Chez les coureurs de tous âges en bonne santé et bien entraînés un exercice d’endurance prolongé et intense n’a pas de conséquence néfaste sur le cœur. Il est toutefois recommandé aux athlètes, notamment les plus âgés, de faire un bilan cardiaque avant de commencer à courir un marathon.
D’après la communication de Fabian Knebel (Berlin).
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