15 e édition de Quais du polar à Lyon

Les auteurs scandinaves à l’honneur

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Publié le 25/03/2019
L25/03-L'Outsider

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L25/03-D'une mort lente

L25/03-D'une mort lente

L25/03-L'Usurpateur

L25/03-L'Usurpateur

L25/03-Son autre mort

L25/03-Son autre mort

L25/03-Le Gamin des ordures

L25/03-Le Gamin des ordures

L25/03-Rue du dragon couché

L25/03-Rue du dragon couché

L25/03-L'Ombre de la baleine

L25/03-L'Ombre de la baleine

L25/03-Libre comme l'air

L25/03-Libre comme l'air

L25/03-En attendant le jour

L25/03-En attendant le jour

L25/03-Annabelle

L25/03-Annabelle

Parmi les auteurs invités à Lyon, Camilla Grebe, découverte avec « Un cri sous la glace » et consacrée avec « le Journal de ma disparition » (prix du meilleur polar suédois), qui tisse, avec « l’Ombre de la baleine » (1), une nouvelle intrigue complexe. Des corps de jeunes hommes échoués sur les côtes de l’archipel de Stockholm avec des traces de drogue dans le sang conduisent, entre fausses pistes et retournements, à une réflexion sur la fragilité de l’adolescence et le pouvoir des réseaux sociaux.

Également suédoise, Sara Lövestam donne, dans « Libre comme l’air » (2), une nouvelle enquête de son détective privé Kouplan (« Chacun sa vérité », grand prix de Littérature policière 2017), qui n’est plus seulement sans papiers mais aussi sans abri. Engagé pour rassembler les preuves d’une infidélité, il est entraîné bien au-delà d’un simple adultère, alors qu’il doit se cacher de la police.

« L’Usurpateur » (3) est le troisième tome des enquêtes de l’inspecteur William Wisting, mises en scène par le Norvégien Jorn Lier Horst (« Fermé pour l’hiver » et « les Chiens de chasse »). Avec sa fille journaliste, il s’engage ici, après avoir trouvé les empreintes d’un tueur en série américain, par -15° et sous la neige, dans une terrible chasse à l’homme.

Avec « D’une mort lente » (4), Emelie Schepp a été élue auteure de l’année au festival de Gotland, en Suède, pour la troisième année consécutive (après « Marquée à vie », « Sommeil blanc »). On retrouve la procureure Jana Berzelius, aussi brutale qu’insaisissable, après que plusieurs corps mutilés avec une précision chirurgicale et sans lien apparent, ont été retrouvés dans la ville de Norrköping.

Coup d’essai et coup de maître de Lina Bengtsdotter, « Annabelle » (5) part d'une adolescente qui a disparu au cours d'une fête, dans une petite ville d’une région rongée par la drogue et l’alcool. Le lieu où Charlie Lager, inspectrice à la brigade criminelle de Stockholm, a grandi et qu'elle avait fui, où elle est obligée de revenir pour enquêter et affronter les démons de son enfance.

Suspense sans frontières

La littérature de suspense n’a pas de frontières. Alors qu'à Lyon, un focus est prévu sur la Roumanie dans le cadre de la saison culturelle France-Roumanie, on peut signaler « le Gamin des ordures » (6), deuxième roman de Julie Ewa, 27 ans. On y retrouve la généreuse et humaniste Lena et son ami Thomas, découverts dans « les Petites filles », deux fois primé. Pour avoir voulu aider un père et ses deux enfants venus de Roumanie et contraints de vivre dans la rue, ils vont croiser la route de nationalistes hongrois et de mafieux roms redoutables et mettre à jour un vaste réseau criminel. Un récit très documenté.

Toujours aussi imaginatif et implacable, après plus de 50 romans et presque autant de best-sellers, Stephen King croise une nouvelle fois le crime et l'horreur dans « l’Outsider » (7), un livre qui, avec une dimension paranormale, rappelle le fameux « Ça ». Après que le corps martyrisé d’un garçon de 11 ans a été retrouvé, toutes les preuves, dont l’ADN, accusent l'entraîneur de l’équipe de base-ball, bon père de famille et enseignant respecté et qui clame son innocence. Bien malin le lecteur qui, dans cet enchevêtrement d’intrigues, trouvera l’outsider avant que l’auteur le décide !

Dépaysement assuré avec « Rue du Dragon couché » (8) du Taïwanais Chi Wei-Jan (docteur en littérature anglaise de l’université d’Iowa, essayiste et dramaturge), qui a reçu plusieurs récompenses pour ce roman policier atypique. Son héros est lui aussi un dramaturge, mais raté et cocu, qui, sans rien connaître du métier, se déclare détective par goût des intrigues. Quand il se met en tête de traquer le premier serial killer de Taïwan, il est obligé, pour se défendre des soupçons de la police, de débusquer ce meurtrier qui semble très bien le connaître.

Alors que la saison 5 de la série « Harry Bosch » est en préparation pour la télévision, l’Américain Michael Connelly délaisse son héros récurrent du Los Angeles Police Department. Dans « En attendant le jour » (9), il crée une nouvelle héroïne, elle aussi membre du LAPD, mais reléguée au quart de nuit. Après le tabassage d’un prostitué laissé pour mort dans un parking et le meurtre d’une jeune femme dans un night-club, elle décide, contre sa hiérarchie, de travailler ces deux dossiers de jour tout en honorant ses quarts de nuit. À ses risques et périls.

On revient en douce France grâce à Elsa Marpeau, la créatrice des « Capitaine Marleau ». Dans « Son autre mort » (10), on est plus précisément dans un petit village tout près de Nantes, où Alex tient avec son mari un gîte rural. Un soir, elle tue par accident leur unique hôte, un écrivain renommé, qui tentait de la violer. Après avoir dissimulé le corps, elle part à Paris et s’infiltre dans l'entourage du mort pour trouver qui, parmi les proches de l’écrivain, aurait pu l’assassiner et lui faire ainsi porter le chapeau. Machiavélique.

 

(1) Calmann-Lévy, 443 p., 21,90 €

(2) Robert Laffont, 347 p., 18,90 €

(3) Gallimard, 445p., 22,50 €

(4) HarperCollins, 441 p., 20 €

(5) Marabout, 314 p., 19,90 €

(6) Albin Michel, 399 p., 19,90 €

(7) Albin Michel, 570 p., 24,90 €

(8) Calmann-Lévy, 458 p., 22,50 €

(9) Éditions Calmann-Lévy, 418 p., 21,90 €

(10) Gallimard, 275 p., 20 €

 

Martine Freneuil

Source : Le Quotidien du médecin: 9735