JAZZ-ROCK - Contrebassistes et bassistes

Les basses au premier rang

Publié le 01/07/2013
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Crédit photo : J. B. MILLOT

* Depuis plus de trente ans, Gary Peacock est le contrebassiste attitré du célèbre trio du pianiste Keith Jarrett (avec Jack DeJohnette, batterie), avec lequel il a enregistré près de 25 albums. Auparavant, il avait connu une vie musicale, avec notamment Albert Ayler, Archie Shepp et Don Cherry, trois chantres du free-jazz dans les années 1960, et aujourd’hui il tente de s’affranchir du trio pour retrouver une ancienne complice, la pianiste Marilyn Crispell. Avec elle, il vient de graver « Azure » (ECM/Universal), onze compositions originales, qui permettent à ces deux solistes hors catégorie et partenaires de se livrer à de très beaux échanges, qui reposent sur la délicatesse, le lyrisme, les climats, l’humeur, le dialogue, voire l’improvisation libre, et qui témoignent toujours d’une grande inventivité, même si le duo reste un art plus que difficile.

* À l’image de son alter ego, Steve Swallow est depuis plus de trente ans, le partenaire musical – et romantique – d’une claviériste, en l’occurrence Carla Bley. Contrebassiste, mais essentiellement bassiste électrique ces dernières années, sa carte de visite porte les noms de Jimmy Giuffre, Stan Getz, Eric Dolphy et surtout Gary Burton (vibraphone), avec qui il a travaillé pendant près de deux décennies. Aux commandes de son quintet, qui comprend bien sûr sa compagne à l’orgue, le leader a enregistré (aux renommés Studios de la Buissonne, dans le Vaucluse), un CD, « Into The Woodwork » (ECM/Universal), au caractère jazzy bien trempé, rempli d’atmosphères différentes, avec des appels au jazz-rock et à la fusion, tout en évoquant de belles lignes mélodiques d’une grande fluidité. Il sera en concert à Jazz à Junas (jazzajunas.fr) le 17 juillet et au New Morning, à Paris, le 18.

* Fils du batteur Charles Moffett, longtemps compagnon de route de l’inventeur du free-jazz, Ornette Coleman, Charnett Moffett a joué avec certains des plus grands jazzmen. Ornette, bien entendu, mais aussi Wynton Marsalis, Herbie Hancock, Dizzy Gillespie, David Sanborn notamment. Actuellement membre du groupe de la chanteuse Melody Gardot, il a sorti il y a quelque temps un très bel album de solos de contrebasse, un exercice rare et particulièrement risqué, « The Bridge - Solo Bass Works » (Motéma/Harmonia Mundi), combinant des standards du jazz, du gospel, de la pop (Beatles) et du rock (Adèle). Un travail acoustique certes ambitieux, mais riche d’inventivité et d’une grande dextérité et vélocité. Une prouesse technique indéniable.

* Inutile désormais de présenter Kyle Eastwood, qui a depuis quelques années choisi de faire de la France sa base arrière musicale. Bassiste électrique et contrebassiste, élevé dans le culte des plus grands jazzmen à travers son père, il pratique, à la tête de son jeune quintet anglais, un jazz binaire, fusionnel, groovy et rockisant, comme le montre sa dernière production, « The View From Here » (Candid/Harmonia Mundi). Il y révèle d’excellentes capacités de compositeur, de meneur d’hommes et de virtuose.

DIDIER PENNEQUIN

Source : Le Quotidien du Médecin: 9255