*Née en Corée, partageant son temps entre son pays natal et la France, Youn Sun Nah possède un talent hors norme et surtout un style et une voix éblouissante faisant d’elle une chanteuse atypique dans le jazz vocal d’aujourd’hui. Collectionnant les récompenses internationales, cette fille d’artistes, arrivée à Paris au milieu des années 1990, ne cesse de progresser, au point de se hisser parmi les grandes dames du chant, tous styles confondus. Son nouvel album, « Lento » (ACT/Harmonia Mundi), après « Same Girl », paru en 2010 et disque d’or en France, consacre définitivement la jeune femme au rang des divas. Entourée du fidèle guitariste suédois Ulf Wakenius, ainsi que du virtuose nordique Lars Danielsson (contrebasse et violoncelle), de Vincent Peirani (accordéon) et de Xavier Desandre-Navarre (percussions), elle parvient à créer de formidables et inattendues ambiances, entre sérénité et énergie débordante. L’exemple à la fois le plus troublant et le plus étonnant vocalement est sa reprise groovy – son appropriation, devrait-on dire – de « Ghost Riders In The Sky », l’hymne des cow-boys. Quant au reste du répertoire, il navigue entre thèmes originaux, traditionnels et une autre reprise, « Hurt », tout à fait passionnante. YSN va sûrement enchanter la scène du Théâtre du Châtelet ce 25 mars.
* Patricia Barber conjugue trois talents : d’abord celui d’être une excellente et élégante pianiste, ensuite de posséder une voix claire et sereine et, enfin, d’être une compositrice innovante qui ose jeter un regard sur le monde actuel. « Smash » (Concord Jazz/Universal), son dernier opus, réitère ce statut qu’affectionne tout particulièrement la chanteuse originaire de Chicago. Là où d’autres se contentent de reprendre, adapter, voire transposer ou créer à partir de clichés, Mlle Barber se veut une commentatrice et un témoin de notre société. L’amour et ses accidents, l’homosexualité, la misère, l’exclusion sont autant de thèmes abordés avec gravité mais de façon captivante, le tout soutenu par une voix remplie d’émotion, de douceur et de sensibilité. Et avec l’accompagnement subtil de John Gregor (guitare), Larry Kohut (contrebasse) et Jon Deitemyer (batterie).
* L’auditeur avait quitté la chanteuse canadienne Kellylee Evans en 2009 rendant hommage à la grande Nina Simone. Ce fut une petite révélation. Aujourd’hui, la jeune femme est de retour avec « I Remember When » (Verve/Universal), un album dans lequel elle revisite avec autant d’aplomb vocal les standards du hip-hop et du rap, interprétant au passage aussi bien Eminem que Kanye West, voire s’inspirant de la soulwoman des années 1970 Roberta Flack. Et se plaçant ainsi dans la mouvance nu soul ou soul jazz si chère à une égérie du genre, Erika Baduh. À défaut d’être particulièrement original, l’ensemble vocal-rythmes-cuivres sonne juste et a de l’énergie à revendre. L’épreuve du public se passera le 27 mars au Café de la Danse, à Paris.
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