Un couple devise dans un parc, langage fleuri et vêtements de même. Marivaudage XVIIIe qui déconcerte un instant nos oreilles et nos yeux de spectateurs postmodernes. S'il a l'habitude du badinage galant, Emmanuel Mouret (« Un baiser s'il vous plaît », « l'Art d'aimer ») signe son premier film en costumes. Et cela lui va très bien, comme à ses acteurs.
Cette histoire de séduction, de passion trahie et de vengeance est inspirée d'un récit de « Jacques le fataliste » de Denis Diderot. Robert Bresson en avait tiré « les Dames du Bois de Boulogne » en le situant à son époque, les années 1940. Mouret a choisi de rester au XVIIIe pour garder « ce mélange de démesure et de délicate civilité qui fait cette saveur et ce piquant uniques des personnages de cette époque ».
Édouard Baer incarne intelligemment le marquis libertin, évitant la caricature. Cécile de France, jeune veuve qui d'abord lui résiste, est toute en subtilité dans un rôle qui lui fait commettre des actions pas toutes recommandables. Et la jeune Alice Isaaz se plie avec bonheur à la tâche que la réjouissante intrigue lui assigne.
Et aussi
Parmi les autres films de la semaine, une rencontre avec « le Pape François - Un homme de parole », orchestrée par Wim Wenders à l'instigation du Vatican ; un drame avec Roschdy Zem, « Ma fille », premier film de l'actrice Naidra Ayadi, adaptation libre d'un roman de Bernard Clavel, « le Voyage du père » ; un thriller américain sur un autre père à la recherche de sa fille, « Searching - Portée disparue » ; et une comédie adaptée par Didier Van Cauwelaert de son propre roman, « J'ai perdu Albert », dans laquelle, à cause d'une médium surmenée, l'esprit d'Albert Einstein se retrouve dans le corps d'un apiculteur (Julie Ferrier et Stéphane Plaza). Et puis, pour une nouvelle génération, « Harry Potter à l'école des sorciers », la première des aventures du jeune apprenti sorcier, restaurée en 4K. Et pour les nombreux amateurs de l'animation japonaise, jeunes ou moins jeunes, « Okko et les fantômes », de Kitaro Kosaka (à partir de 7 ans).
Des festivals
À Strasbourg, on ne manquera pas, du 14 au 23 septembre, le Festival européen du film fantastique, avec sa célèbre Zombie Walk (le samedi 15), John Landis en invité d'honneur et « la Nonne » pour ouvrir les séances frisson (www.strasbourgfestival.com).
À Annecy, le cinéma italien sera à l'honneur du 24 au 30 septembre, avec entre autres Alice Rohrwacher, dont on verra en avant-première « Heureux comme Lazzaro », et Valeria Bruni Tedeschi pour sa dernière réalisation, « les Estivants » (www.annecycinemaitalien.com).
À Biarritz, du 24 au 30 septembre, rendez-vous avec les cinémas et cultures d'Amérique latine, pour, notamment, une rétrospective du cinéma urugayen, un hommage à l'écrivain Juan Carlos Onetti (www.festivaldebiarritz.com).
Enfin, pour se mettre à l'heure britannique, cap sur le Dinard Film Festival, du 26 au 30 septembre, dont le jury sera présidé par Monica Bellucci (www.festivaldufilm-dinard.com).
À propos de festival, la Mostra de Venise a suscité un événement historique en attribuant son Lion d'or à un film Netflix, que l'on ne verra donc pas en salles, « Roma », du Mexicain Alfonso Cuaron. « Netflix n'est pas la fin du cinéma, c'est la poursuite d'un processus qui a commencé il y a un siècle », a commenté le président du jury Guillermo Del Toro. Le Lion d'argent (meilleure mise en scène) est allé à Jacques Audiard pour « les Frères Sisters », qui sort la semaine prochaine sur les écrans français.
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