Réouverture des musées

Les expositions qui nous attendent

Par
Publié le 14/05/2021

Dans les musées, les expositions nous ont attendus. Petite sélection dans toute la France.

David, Bonaparte franchissant le Grand Saint-Bernard, 1802

David, Bonaparte franchissant le Grand Saint-Bernard, 1802
Crédit photo : CHÂTEAU DE VERSAILLES

Paris compte un nouveau musée : la Bourse de Commerce, au cœur des Halles, ouvre les portes de la collection Pinault, l'une des plus grandes en France en matière d’art contemporain, avec plus de 10 000 œuvres de près de 400 artistes (à partir du 22 mai).

Incontournable, le bicentenaire de la mort de Napoléon. À la Grande Halle de la Villette, dans un parcours chronologique, un portrait juste et sans concession, les grands moments de l’histoire, l’homme public et privé, et bien sûr sa légende (à partir du 28 mai). Au musée de l’Armée, une approche scientifique sur le décès de l’Empereur et le retour de son corps en France, et les artistes contemporains qui, eux, portent un regard distancié sur le héros, ses symboles, l’esclavage…

Les femmes sont à l’honneur au Centre Pompidou, avec la première exposition qui les remet à leur juste place dans l’histoire internationale de l’abstraction (« Elles ont fait l'abstraction »), et au musée du Luxembourg, dans une période charnière au tournant du XIXe (« Peintres femmes, 1780-1830. Naissance d'un combat »). Le grand maître de la peinture danoise de plein air, Peder Severin Kr yer (1851-1909), est au musée Marmottan-Monet : à Skagen, au nord du Danemark, entre mer du Nord et mer Baltique, il observe la lumière cristalline et l’heure bleue qui précède le crépuscule. Au musée d’Orsay, en partenariat avec le Muséum national d'Histoire naturelle, les artistes du XIXe siècle sont au diapason des nouvelles sciences de la vie : « l'Origine des espèces » de Darwin, en 1859, plaçant l’homme dans un arbre généalogique qui embrasse tous les êtres vivants, stimule leur imaginaire.

Aux musées Picasso et Rodin, lectures croisées des œuvres de Rodin (1840-1917) et Picasso (1881-1973) : avec l'expérimentation, leur travail en séries et la perpétuelle mutation des formes, ils ont radicalement modifié les pratiques artistiques de leur temps. Barthélemy Togo, entre le Cameroun et la France, crée au Musée du quai Branly le lien entre les cultures africaines et la création contemporaine. À l’Institut Giacometti les sculptures et dessins de Giacometti dialoguent avec les textes et films de son ami Beckett.

Hyacinthe Rigaud (1659-1743), grand portraitiste international, avec ses nouveaux codes, est au Château de Versailles pour une exposition monographique bien au-delà de son plus célèbre portrait, celui de Louis XIV. Au Château de Chantilly, les dessins de Clouet, Primatice, Nicolò dell’Abate…, ceux de l’École de Fontainebleau, née des chantiers décoratifs commandés par François Ier pour son château.

Coté photo, au Jeu de paume, Michael Schmidt, un des artistes du renouveau de la photographie artistique allemande, avec son langage formel. À la Philharmonie de Paris, 200 vues aériennes de l’Amazonie de Sebastiano Salgado ; sa lutte contre la déforestation est une ode à la beauté. Un siècle et demi d’histoires photographiques politique, économique, juridique, artistique et documentaire en 400 clichés au musée des Arts Décoratifs. Au musée Guimet, Marc Riboud (1923-2016), avec 300 photos sur tous les continents et son regard sur les grands événements de la deuxième moitié du XXe siècle.

En région

À l’occasion du bicentenaire de la naissance de Gustave Flaubert (1821-1880), sa ville natale, Rouen (musée des Beaux-Arts), propose avec « Salammbô », inspiré du roman paru en 1862, l’exploration de l’héritage artistique de ce voyage à Carthage trois siècles avant J.-C. À Giverny, au musée des Impressionnismes, le jardin, thème qui réunit les impressionnistes adeptes de la peinture en plein air et les Nabis, Bonnard, Vuillard, Denis ou Vallotton, qui quittent leurs intérieurs habituellement surchargés.

De nombreux artistes américains ont bénéficié de la bourse G.I. Bill, qui a permis à d'anciens combattants de financer leurs études d’art en France après la deuxième guerre mondiale. On retrouve ainsi à Nantes, au musée d'Arts, les coloristes abstraits, comme Sam Francis et Joan Mitchell, et ceux qui renouvellent l’abstraction géométrique, comme Ellsworth Kelly. Bordeaux, riche de ses collections anglaises, se consacre à l’art du portrait avec Anton van Dyck, Joshua Reynolds, Thomas Lawrence, sans oublier la peinture d’Histoire et les spécificités anglaises, la « conversation piece » (portrait narratif de groupe) et le Sublime avec John Martin (musée des Beaux-Arts).

Lyon rend hommage aux trois frères Flandrin, artistes majeurs de sa scène artistique au XIXe siècle : Hippolyte, peintre d’histoire et portraitiste, le plus célèbre, élève préféré d’Ingres, Paul, qui se consacre au paysage, et Auguste, décédé prématurément, à 38 ans (musée des Beaux-Arts). Cinq mille ans de repas, banquets, vaisselles et manières de se tenir à table au Louvre-Lens.

Influences croisées. À Marseille, au centre de la Vieille Charité, les surréalistes, Max Ernst, André Breton…, qui, partis de Marseille au début des années 1940, ont influencé les expressionnistes abstraits américains, Jackson Pollock, Clyfford Still  jusqu’aux artistes des années 1960, comme Donald Judd. Au Mucem, Jeff Koons dialogue avec les collections d’art populaire du musée.

 

 

Caroline Chaine

Source : Le Quotidien du médecin