Au Grand Palais, c'est l'éblouissante Venise du XVIIIe qui est évoquée (1). Une ville où le carnaval dure six mois, enchantée par la musique, les opéras, les arts – avec une partie plus sombre, dans le Ridotto, où on peut perdre sa fortune en une soirée. Une ville internationale, étape incontournable du Grand Tour, que les amateurs d’art ne peuvent quitter sans une fameuse veduta et dont les artistes sont invités dans toutes les capitales d’Europe.
Canaletto, dont les vedute, à l’architecture précise révélée par la lumière, mettent en scène le quotidien, quitte la lagune pour l’Angleterre, où il restera dix ans, alors que son neveu Belloto partira à Dresde. Autre grand représentant du védutisme, Guardi, qui y ajoute à la fin du siècle la poésie.
Tiepolo, à l’origine du style rocaille en France et du rococo en Allemagne, après avoir décoré les palais de la région, part à la Résidence de Wurtzbourg en Bavière, dont le décor sera l'un de ses chefs-d’œuvre, puis, avec ses fils, au palais royal. La grande pastelliste Rosalba Carriera est en France et en Angleterre, comme Pellegrini, Marco et Sebastiano Ricci .
Le théâtre est comique et satirique avec Goldoni. La musique est au cœur de la fête avec Vivaldi, le castrat Farinelli et la soprano Faustina Bordoni. Aux Ospedali, institutions caritatives célèbres dans toute l’Europe, Vivaldi et d'autres compositeurs forment à la musique les jeunes orphelines.
Le rêve s’achève en 1797, quand Bonaparte provoque la chute de la République et revend aussitôt Venise à l’Autriche.
Histoire et art contemporain
Au Château de Versailles, c'est le « deuxième Versailles » que l’on découvre, pas celui de Louis XIV, mais celui de Louis-Philippe (2), qui transforme l’ancienne résidence royale en musée dédié « à toutes les gloires de la France », inauguré en 1837. Pour l'exposition, de nombreuses salles sont ouvertes exceptionnellement.
On commence avec les Croisades et les salles d’Afrique, où les fils du roi ont combattu, avec la célèbre « Smala d’Abdel Kader » d’Horace Vernet. Après la salle consacrée au Sacre de Napoléon Ier, avec la distribution des aigles de David, se succèdent celles consacrées aux héros de la Révolution, du Consulat et de l’Empire, et la galerie des Batailles, qui, en 33 tableaux, retrace notre histoire militaire de Tolbiac (496) à Wagram (1809). Le circuit s’achève avec la salle consacrée aux événements de 1830, qui ont porté Louis-Philippe au pouvoir.
Pour la 11e exposition d'art contemporain de Versailles, le domaine de Trianon accueille avec « Surface de Révolution » les installations et photos d'Hiroshi Sugimoto (3). L'artiste japonais s'inspire de portraits de cire, comme celui de Louis XIV, un moulage de 1705. Pour Voltaire, Benjamin Franklin, Bonaparte, la reine Victoria, l’empereur Hirohito, la reine Elizabeth, la princesse Diana…, Sugimoto est allé à Londres, au musée de Madame Tussaud. Cette dernière, alors qu’elle enseignait les arts à la cour de Louis XVI, avait initié des moulages sur les visiteurs. Une maison de thé qui évoque les lignes de Mondrian, une performance de danse inspirée du théâtre No convoquent aussi à leur manière les fantômes du Versailles royal.
(1) Jusqu'au 21 janvier, tél. 01.44.13.17.17, www.grandpalais.fr (2) « Louis-Philippe et Versailles » jusqu’au 3 février, « Sugitomo Versailles » jusqu’au 17 février, tél. 01.30.83.78.00, www.chateaudeversailles.fr
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