JAZZ-ROCK - Batterie, violon, piano

Les femmes aux commandes

Publié le 15/04/2013
Article réservé aux abonnés
1365988513423633_IMG_102934_HR.jpg

1365988513423633_IMG_102934_HR.jpg
Crédit photo : LAURENT RIPOLL

1365988514423839_IMG_102935_HR.jpg

1365988514423839_IMG_102935_HR.jpg
Crédit photo : DR

1365988515423840_IMG_102936_HR.jpg

1365988515423840_IMG_102936_HR.jpg
Crédit photo : TRACY LOVE

1365988515423841_IMG_102937_HR.jpg

1365988515423841_IMG_102937_HR.jpg
Crédit photo : JULIEN MIGNOT/NAÏVE

* Rare batteuse dans le monde du jazz moderne, Terri Lyne Carrington, qui est aussi productrice, a caressé ses peaux et ses cymbales auprès de jazzmen aussi renommés que Herbie Hancok (avec qui elle a collaboré pendant près de dix ans), Dizzy Gillespie, Stan Getz, Wayne Shorter ou Lenny Kravitz. Soliste et leader, elle aime affronter les défis. Et le dernier en date est de taille, car son nouveau CD, « Money Jungle - Provocative in Blue » (Concord/Socadisc), n’est autre qu’une revisitation (réappropriation ?) du célébrissime « Money Jungle », enregistré voici un demi-siècle par un trio mythique, Duke Ellington, Charles Mingus et Max Roach. À la tête d’un trio impérial et hypertonique – Gerald Clayton (piano) et Christian McBride (contrebasse) –, augmenté d’invités de marque – le vénérable Clarke Terry, 92 ans (trompette et chant), Robin Eubanks (trombone), Anthony Hart et Tia Fuller (anches), Lizz Wright (vocal), notamment –, elle rend un vibrant hommage au passé créatif en réactualisant une œuvre devenue historique. Nullement provoquant mais, oh combien, convaincant et brillant.

* À seulement 23 ans, la violoniste Fionna Monbet possède déjà un beau CV, d’où émergent les noms de Biréli Lagrène, Christian Escoudé, Dee Dee Bridgewater, Marcel Azzola ou encore Didier Lockwood, son mentor et professeur. Très bonne soliste, elle vient de graver son premier album, « O’ Ceol » (Just Looking/Harmonia Mundi), dans lequel elle veut se démarquer de ses précédentes collaborations manouches pour faire connaître un autre univers musical, celui des racines folkloriques irlandaises de sa mère. Un bel album, un peu uniforme musicalement, (à l’exception de la reprise d’« Élisa », de Serge Gainsbourg), mais qui laisse entrevoir une personnalité techniquement surdouée en plein apprentissage.

* La pianiste et chanteuse Macha Gharibian cultive également deux cultures, ses origines arméniennes et le jazz. Formée à la musique classique et au jazz, depuis le milieu des années 2000 à New York, qui lui a permis d’élargir son horizon musical, la fille de Dan Gharibian, fondateur du groupe Bratsch (aux influences tziganes), vient d’enregistrer son premier CD, « Mars » (Bee Jazz/Abeille Musique). Un album crossover qui mélange subtilement ses deux cultures : arménienne, à travers des thèmes traditionnels, des chansons populaires et des improvisations modales, et jazz, voire pop et rock (grâce à l’utilisation du piano électrique Fender Rhodes), dans certaines compositions originales. Un travail bourré de charmes orientaux, émouvant, riche des enseignements du jazz et quelque peu atypique. À découvrir sur scène à Paris les 19 avril au New Morning (en première partie du pianiste israélien Shai Mastro) et le 20 au Café de la danse (en première partie de la chanteuse Laïka).

* Yilian Canizares est une violoniste et chanteuse qui nous vient de Cuba. Installée en Suisse, après être passée par Caracas, elle est capable de citer aussi bien ses racines cubaines que le jazz et la musique classique. Son nouveau disque, « Ochumare » (V.O. Music/Naïve) est un parfait résumé de ses influences, de ses cultures et de ses héritages multiples, où se mélangent rythmes cubains et incantations vocales. Toute la richesse et l’ouverture musicale propres aux musiques du monde.

New Morning, tél. 01.45.23.51.41, www.newmorning.com.

Café de la danse, tél. 01.47.00.57.59, www.cafedeladanse.com.

DIDIER PENNEQUIN

Source : Le Quotidien du Médecin: 9234