Livre Paris se tiendra du 24 au 27 mars Porte de Versailles. Avec de nombreux changements de fond (programmation et animations) et de forme (plan du salon, tarifs). Et une ouverture accentuée vers l’international, comme en témoigne la présence de personnalités comme le philosophe sénégalais Souleymane Bachir Diagne (« Ma vie en islam », Philippe Picquier), la romancière américaine Louise Erdrich (« Dans le silence du vent », Albin Michel, National Book Award en 2012) ou l’Américain Philipp Meyer (« le Fils », Albin Michel). Seront également présents le Britannique Philip Kerr, maître du polar européen (« les Pièges de l’exil », Seuil) et la mangaka japonaise Chie Inudoh (« Reine d’Égypte », Ki-oon). Deux auteurs français auront parallèlement carte blanche : la romancière Alice Zeniter et l’historien Pascal Ory.
Conférences, tables rondes, rencontres, dédicaces, hommages, débats et autres animations autour de différentes thématiques se dérouleront sur les 450 m2 du pavillon « Maroc à livre ouvert », dans un souci de mettre en avant les enjeux liés aux questions de la littérature mais aussi de la culture et des sujets de société. Dans un espace presque aussi grand, le Pavillon des Lettres d’Afrique rassemblera des auteurs de 11 pays africains, avec comme chef de file la Côte d’Ivoire et à l’honneur Conakry, Capitale du livre pour l’année 2017, ainsi que le Nigeria pour une ouverture vers la littérature africaine non francophone.
Les auteurs marocains
Avant de rencontrer les auteurs Porte de Versailles, regard sur leurs romans publiés au cours des derniers mois.
Youssef Fadel est le seul auteur à écrire en arabe. Né en 1949, il a été emprisonné en 1974 pendant huit mois à la suite de sa pièce « la Guerre ». Dans « Un oiseau bleu et rare vole avec moi » (Sindbad), six narrateurs se succèdent pour raconter les 18 années d’incarcération d’Aziz, arrêté pour complicité dans une tentative de coup d’État militaire contre le roi Hassan II en 1972.
Tahar Ben Jelloun est membre de l’académie Goncourt depuis 2008 mais aussi docteur en psychiatrie sociale. « La Réclusion solitaire », publié en 1976 d'après son expérience de psychothérapeute, figure avec treize autres de ses fictions les plus connues (dont « l’Enfant de sable » et « la Nuit sacrée », prix Goncourt 1987) dans la somme réunie en « Quarto » sous le titre « Romans » (Gallimard).
Née en 1987 à Strasbourg, Kaoutar Harchi est docteur en sociologie, chercheuse et auteure d’un essai très remarqué en 2016, « Je n’ai qu’une langue, ce n’est pas la mienne : des écrivains à l’épreuve » (Pauvert). Son quatrième roman, « À l’origine notre père obscur » (Actes Sud), nous fait pénétrer dans une maison des femmes où sont redressés les torts, réels ou supposés, des épouses, des sœurs, des filles. Une fable cruelle sur fond de domination patriarcale, où la rupture avec l’être aimé est parfois la condition de la survie.
Abdellatif Laâbi a également connu la prison pour avoir fondé en 1996 la revue « Souffles », qui fut interdite six ans après. Il a reçu le Goncourt de la Poésie en 2009 et le grand prix de la Francophonie de l’Académie française en 2011. « Petites lumières » (La Différence »), qui paraît ce mois-ci, est un recueil de textes présentés de façon non chronologique et qui traitent de l’exil, du devoir de mémoire, de l’usage de la langue française, des enjeux de la culture au Maroc.
Récompensé par le Goncourt de la Nouvelle en 2013 et le grand prix Jean-Giono en 2014, Fouad Laroui – qui est par ailleurs ingénieur et enseignant à l’université d’Amsterdam – a écrit une trentaine de romans en français. Dans « Ce vain combat que tu livres au monde » (Julliard), à travers l’expérience d’un ingénieur marocain de naissance, écarté par son entreprise d’un dossier sensible à cause de ses origines et qui bascule dans le désespoir puis dans l’extrémisme, il explore les mécanismes qui mènent à la radicalisation.
« Évelyne ou le djihab ?» (l’Aube) : tel est le choix qui se pose à Lydar. Emprisonné au Maroc pour avoir embrassé une jeune fille, il est convaincu par son compagnon de cellule de rejoindre le djihab. Mais à sa sortie,il rencontre Évelyne, qui lui proposera un chemin très différent. Mohamed Nedali, qui a été professeur de français dans son village natal, proche de Marrakech, est l’auteur de six ouvrages, dont le remarqué «Morceaux de choix : les amours d’un apprenti boucher ».
Le nom de Leïla Slimani est bien sûr uni au prix Goncourt, qu’elle a obtenu l’année dernière pour « Chanson douce » (Gallimard) : un drame se noue dans un foyer après qu’une nounou a pris une place excessive auprès des deux enfants du couple. Née à Rabat en 1981, diplômée de l’Institut d’études politiques de Paris, comédienne et journaliste avant de se consacrer à l’écriture, elle a été saluée dès son premier roman, «Dans le jardin de l’ogre ».
Abdellah Taïa a signé de nombreux romans, dont « le Jour du roi », prix de Flore 2010. Il est aussi l’un des premiers écrivains du monde arabe à affirmer publiquement son homosexualité. Paru en janvier dernier, « Celui qui est digne d’être aimé » (Seuil) est un roman épistolaire. Un quadragénaire marocain, qui vit en France depuis vingt ans, raconte enfin à sa mère qui vient de mourir ses douloureuses expériences d’homosexuel et remonte le temps de ses amours jusqu’aux origines du mal.
Il ne s’agit là que d’un aperçu, puisque 114 ouvrages d’auteurs marocains ou franco-marocains ont été publiés en France depuis le mois d’août dernier, dans tous les genres.
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