* Ces deux légendes du jazz s’étaient rencontrées une première fois en 1995 pour une évocation du monde des spirituals et des folksongs anglo-saxons. Le contrebassiste Charlie Haden, ancien compagnon de route d’Ornette Coleman et directeur du Liberation Music Orchestra, et le pianiste Hank Jones, décédé en 2010 à l’âge de 91 ans et aîné de la fratrie des Jones (Elvin et Thad), se sont retrouvés peu avant la disparition du second pour graver « Come Sunday », (Emarcy/Universal), suite logique de « Steal Away ». Ce magnifique album, bouleversant, émouvant et apaisant, tout en douceur, poétique, d’une très grande sensibilité et pureté, réunit un choix de thèmes qui appartiennent au gospel, aux negro-spirituals – les classiques « Down By The Riverside » et « Going Home » – aux hymnes traditionnels religieux (chants de Noël) ou qui sont issus des chants traditionnels anglais et des standards, comme cette superbe reprise d’un thème de Duke Ellington, « Come Sunday ». Deux jazzmen historiques, inspirés et habités, en parfaite symbiose. Un CD d’anthologie.
* Le temps passant, les géants de la grande époque du jazz ont tendance à se faire de plus en plus rares. Alors que, dans les années 1950, Ahmad Jamal avait formé un trio quelque peu culte, il avait par la suite quitté la scène, avant de rebondir il y a deux décennies, reprendre sa place et regagner sa réputation. À plus de 80 ans aujourd’hui, le pianiste virtuose, l’un des derniers monstres sacrés du jazz moderne, vient d’enregistrer « Blue Moon » (Jazz Village/Harmonia Mundi). Accompagné d’une équipe renouvelée – Reginald Veal (contrebasse), Herlin Riley (batterie), deux anciens de chez Wynton Marsalis, et Manolo Badrena (percussions) –, le leader revisite, de façon feutrée et délicate mais avec beaucoup de vitalité et de swing, de très longs morceaux personnels et des standards. Le tout avec une inventivité et un esprit créatif toujours intacts. Le piano jazz au sommet de son art. À vérifier à Paris, Paris, au Théâtre du Châtelet, le 9 février à 20 heures.
* Les jeunes musiciens anglais du Portico Quartet – Jack Wyllie (saxes, samples), Keir Vine (Hang, claviers), Milo Fitzpatrick (basse, samples) et Duncan Bellamy (batterie, samples) – représentent une des facettes du jazz d’outre-Manche actuel. Ces quatre garçons dans le vent sont avant tout des musiciens fascinés par les sons et les rythmes (pour certains artificiels) d’aujourd’hui, propres à la leur génération. Les amateurs d’électro et de réverbération apprécieront leur dernier album éponyme (Real World/Harmonia Mundi), les autres préféreront les originaux à une musique très (trop ?) expérimentale et impersonnelle. Une deuxième chance sur scène (Paris, Café de la danse, le 6 février à 20 h 30) ?
* Saxophoniste (alto et baryton), Tim Berne est l’une des personnalités marquantes d’une forme de jazz qui affectionne l’avant-gardisme et le credo de la liberté. Instrumentiste important de la scène new-yorkaise créative et créatrice, il vient d’enregistrer à la tête de son 4tet (sans contrebasse) – Oscar Noriega (clarinette, clarinette basse), Matt Mitchell (piano) et Ches Smith (batterie, percussions) – son nouveau projet, « Snakeoil » (ECM/Universal). Une musique faite de variations, de climats, d’échanges, de silences, d’absence de protocoles et de références stylistiques. Une musique souvent épurée et radicale dans son approche. À Paris, au Triton, les 22 et 23 mars.
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