Au Jeu de Paume (1), à Paris, première rétrospective du photographe et cinéaste roumain Eli Lotar (1905-1969), avec 100 tirages d’époque. Dès son installation à Paris, Lotar s’initie à la photographie moderne (vues plongeantes, cadrages serrés, gros plans), avec la photographe Germaine Krull. Mais, dans ces années 1930 si riches, ce qui le caractérise, c’est le choix de sujets très divers et l'engagement social, qu’il développe aussi avec les cinéastes.
Vues du Paris urbain et industriel moderne, publiées dans les revues de l’époque, série sur les abattoirs (photo), collaboration avec Luis Buñuel pour le documentaire « Terre sans pain » (1933), sur la misère dans les Hurdes en Espagne, qui l’incitera à réaliser lui-même un film sur les conditions de vie dans les taudis d’Aubervilliers (1945). Il collabore aussi avec Antonin Artaud, voyage en Méditerranée et se lie avec Alberto Giacometti, dont il sera le dernier modèle.
Associé au Château de Tours (2), le Jeu de Paume y présente 300 tirages extraits du « Répertoire » sociologique (1978-1990) de la Polonaise Zofia Rydet (1911-1997). Une documentation sur la société, avec des prises de vues frontales des gens dans leur maison, une manière de révéler leur psychologie.
Exils
Au Centre Pompidou (3), la série « Exils » du Tchèque Josef Koudelka. Réalisée entre 1970 et 1980 sur les routes d’Europe, après que le photographe a quitté Prague envahie par les chars soviétiques, elle est associée à un ensemble d’autoportraits encore jamais présentés.
Exils aussi pour Stéphane Duroy au BAL (4) avec une soixantaine de clichés. Après « l’Europe du Silence », son travail des années 1980 sur les deux conflits mondiaux et les dérives totalitaires et celui sur les laissés-pour-compte de l’Angleterre thatchérienne, il se focalise sur le rêve américain désenchanté des exilés européens puis retravaille ses livres par destruction et reconstruction pour aller au-delà de la photographie.
Une démarche à rapprocher de celle du Chinois GaoBo, qui, après une série sur le Tibet, réinvente son travail en le recouvrant de peinture, d’encre ou en brûle des parties. Cette première exposition en Europe, à la Maison européenne de la photographie (5), témoigne de son passage de la photographie à la performance.
À voir aussi à la MEP, 160 tirages de la collection personnelle que Bernard Plossu a donnée à l’institution. Ceux de ses collègues et d’autres collectés au cours de ses voyages.
À Aix-en-Provence, à l'hôtel de Caumont (6), au-delà des portraits glamour mâtiné d’érotisme de Marilyn Monroe (1926-1962), une des actrices les plus photographiées, c’est sa relation avec son image et les photographes (Richard Avedon, Milton Greene, Philippe Halsman, Eve Arnold, Cecil Beaton, Ed Feingersh, Bert Stern…) qui est privilégiée. Marilyn est consciente de ce pouvoir, il lui permet de lancer sa carrière, d’asseoir sa popularité et de fabriquer une image différente de celle que véhiculent ses films, associant à la fois à son aspect lumineux un côté plus sombre.
(1) Tous les jours sauf lundi de 11 à 19 heures, mardi jusqu’à 21 heures. Jusqu’au 28 mai. Tél. 01.47.03.12.50, www.jeudepaume.org
(2) Du mardi au dimanche de 14 à 19 heures. Jusqu’au 28 mai. Tél. 02.47.21.61.95, www.jeudepaume.org
(3) Tous les jours sauf le mardi de 11 à 21 heures. Jusqu’au 22 mai. Tél. 01.44.78.12.33, www.centrepompidou.fr
(4) Tous les jours sauf lundi et mardi de 12 à 20 heures, mercredi et dimanche jusqu’à 21 heures, jeudi 22 heures. Jusqu’au 9 avril. Tél. 01.44.70.75.50, www.le-bal.fr
(5) Du mercredi au dimanche de 11 heures à 19 h 45. Jusqu’au 9 avril. Tél. 01.44.78.75.00, www.mep-fr.org
(6) Tous les jours de 10 à 18 heures, vendredi jusqu’à 21 h 30. Jusqu’au 1er mai. Tél. 04.42.20.70.01, www.caumont-centredart.com
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