La brillante rentrée de l’Orchestre de Paris à la Philharmonie réunissait le chef finlandais Esa-Pekka Salonen et le pianiste russo-lituanien Lukas Geniušas, lauréat des concours Chopin et Tchaïkovski.
On attendait la virtuosité impeccable dans les mouvements extrêmes du « Concerto en sol » de Ravel et l’exemplaire contrôle de la ligne mélodique dans son Adagio assai. On a eu de surcroît une sonorité brillante et un jeu très perlé, qui conférait à chaque trait sa parfaite netteté.
Si Salonen a dirigé un peu sèchement ce concerto et « le Tombeau de Couperin » de Ravel qui précédait, on a eu droit à une abondance de couleurs et de rythmes dans les extraits des suites orchestrales de « Roméo et Juliette » de Prokofiev. Une deuxième partie contrastée, avec un orchestre très en forme après de long mois de sommeil forcé.
Il nous a semblé qu’avec une jauge d’environ mille spectateurs, la grande salle de la Philharmonie paraissait à son remplissage habituel pour ce type de concert d’abonnement et que l’acoustique n’en était en rien affectée.
Voyage dans le XXe siècle
Deux fois déjà reporté, le récital du pianiste russe Boris Berezovsky a pu enfin avoir lieu dans un Théâtre des Champs-Élysées un peu clairsemé. On l’avait attendu et en quelque sorte bien mérité, ce récital au programme alléchant du colosse du piano russe.
En préambule, Michel Franck, directeur du théâtre, a expliqué au public qu’il avait encore une fois failli être empêché, cette fois par les conditions sanitaires et aériennes, et tenu à remercier cet artiste, un fidèle de la maison, d’avoir bravé avec force et ténacité les problèmes de visa et d’itinéraire pour venir de Moscou.
Le programme offrait un passionnant voyage dans le XXe siècle, alignant sans entracte ni baisse de tension Scriabine, Ravel, Messiaen et Gershwin. C’est un kaléidoscope d’émotions que Boris Berezovsky a offert à son public, plutôt jeune et très russe ce soir-là.
Riche palette de couleurs et jeu plein, parfois en force pour les trois « Préludes » de Scriabine, la partie la plus dense du concert. Les « Miroirs » de Ravel, pièces de prédilection du pianiste, étaient joués avec un raffinement sonore et des phrasés parfois heurtés, mais quelle magie sonore dans « Une barque sur l’Océan » et « Oiseaux tristes », qui semblaient préfigurer les trois magnifiques « Préludes » d’Olivier Messiaen qui s’y enchaînaient parfaitement.
Très singulière également l'approche de Gershwin, un jazz un peu heurté, moins souple que quand il est joué par les pianistes américains, mais irradiant aussi des couleurs bien personnelles que Boris Berezovsky a distillé tout au long de ce magnifique concert.
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