« Nicolas de Staël en Provence » (1), à la recherche de nouvelles lumières et de nouveaux espaces, s’installe en Provence en 1953. Pendant les 18 mois qui précèdent son suicide à Antibes, en mars 1955 à 41 ans, il réalise 254 tableaux, dont 71 sont exposés à Aix-en-Provence. Dix-huit mois pendant lesquels il donne le meilleur de lui-même, pour lui « les plus beaux tableaux de sa vie ».
Exalté par la lumière du Midi, oppressé par une impossible passion amoureuse et souffrant d’une intense solitude, le peintre se lance avec exaltation dans une grande activité créatrice. À Lagnes, il travaille sur les ciels et les variations lumineuses au fil du jour et recherche une synthèse entre la lumière et les formes se déjouant des couleurs. Les arbres sont bleus ou rouges et les ciels verts. Lorsqu'il revient d’une escapade en Sicile, les couleurs vives et pures structurent les compositions de ses grands paysages (d’après ses dessins au feutre) mais aussi des nus. À Ménerbes, il peint avec une palette de terre l’univers minéral du Lubéron, et à Marseille il est ébloui par la lumière aveuglante des soleils couchants. Retour au noir lors du dernier hiver, avec dans ses nocturnes une tendance vers la disparition du motif.
La mer au Havre
« Né(e)s de l'écume et des rêves » (2) : au Havre, 180 œuvres de 90 artistes du XIX et XXes siècles questionnent les imaginaires liés à la mer inspirés par la littérature (« Vingt mille lieues sous les mers » de Jules Verne), les progrès scientifiques, les nouvelles stations maritimes et zoologiques et les premières photos sous-marines. Les « Naissance de Vénus » de Cabanel ou Baudry concurrencent les sirènes de Rodin et de Böcklin, tandis que les publications illustrées sur la faune élargissent le répertoire des arts décoratifs (les verres Art nouveau d’Émile Gallé).
Avec la mer, les surréalistes (André Breton, Max Ernst) et leurs photographes (Albin-Guillot, Brassaï, Man Ray) découvrent des images qui dépassent leur imagination, alors que les artistes contemporains, tel Nicolas Floc’h, s'attachent à la préservation de cet univers. Sans oublier la musique, avec Debussy, Ravel et Saint-Saëns.
Un art persan à Lens
Au Louvre-Lens, « l'Empire des roses - Chefs-d’œuvre de l'art persan du 19e siècle » (3), la première rétrospective en Europe continentale consacrée à la dynastie des Qajars, qui règne de 1786 à 1925 sur l'Iran. Plus de 400 œuvres, avec une scénographie de Christian Lacroix présentée comme une déambulation dans un palais qajar.
C'est un art politique au service du souverain, fondé sur les techniques traditionnelles de peinture, verrerie, travail du métal, pour des peintures, bijoux, émaux, tapis, costumes. Avec une similitude avec les tendances européennes contemporaines d’historicisme et d’éclectisme. Une création artistique riche et foisonnante, qui s’empare aussi de la photographie et qui introduit la modernité en Iran.
(1) Jusqu’au 23 septembre, Hôtel de Caumont-Centre d’art, (2) Jusqu’au 9 septembre, Musée d'art moderne André-Malraux (MuMa), tél. 02.35.19.62.62, muma-lehavre.fr (3) Jusqu'au 23 juillet, tél. 03.21.18.62.62, www.louvrelens.fr
www.caumont-centredart.com
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