Tout commence en 1140 à Saint-Denis et Sens, pour aboutir un siècle plus tard à un équilibre de formes mais aussi à ses limites. Reims, modèle d’homogénéité et lieu du sacre des rois de France. Amiens, la plus grande. Et Beauvais, la plus haute, qui après plusieurs effondrements verra sa construction stoppée à la fin du XVIe siècle, la nef jamais réalisée.
La nouvelle manière de concevoir l’espace intérieur à la recherche d’une plus grande spiritualité se développe à une vitesse fulgurante. Les arcs brisés sur croisée d’ogive font reposer le poids du toit sur les piliers, libérant les murs, qui deviendront progressivement des verrières. Les arcs-boutants, en s’adossant à une culée, étayent les voûtes au point où les ogives concentrent leurs poussées et assurent la solidité de l’ensemble.
À Saint-Denis, l’Abbé Suger unifie le chevet du cœur de l’abbatiale avec des chapelles rayonnantes dépourvues de cloison. La même année, à Sens, Saint-Étienne devient la première cathédrale gothique, avec son élévation à trois niveaux, les grandes arcades entre les piles, les tribunes et fenêtres hautes, qui ne cesseront de s’élever au cours du temps. Un style aménagé dans les années 1150 à Saint-Maurice d’Angers, où les voûtes sont plus hautes, bombées, dites Plantagenêt, et retombent sur des murs étayés par des contreforts, tout comme à Saint-Pierre de Poitiers.
Notre-Dame de Noyon, dont les travaux débutent en 1150, présente pour la première fois quatre niveaux d’élévation. Un nouvel élan vertical est donné. En 1153, Notre-Dame de Senlis associe des éléments qui rappellent Saint-Denis et Sens. En 1155, débutent les chantiers de Notre-Dame de Laon, perchée sur son rocher, et de Notre-Dame de Paris, qui marqueront l’apogée de la première architecture gothique. Dans la capitale, la voûte culmine à 35 m, avec pour la première fois des arcs-boutants renforcés par des barres de fer.
Au XIIIe siècle viendront les cathédrales de Reims, Amiens, Beauvais. Elles sont marquées par Notre-Dame de Chartres, qui inaugure un nouvel espace à la suite de l’incendie de la nef, de puissants arcs-boutants libérant les murs, qui se recouvrent de vitraux, toujours en place. Son formidable état de conservation, la richesse de ses sculptures et la récente découverte de son décor peint en font une cathédrale de référence internationale.
À voir aussi
À Saint-Denis, au musée d’Art et d’Histoire, le fonds du poète Paul Éluard, ses écrits, son engagement dans le surréalisme et le communisme (musée-saint-denis.fr).
À Angers, le musée des Beaux-Arts (musees.angers.fr), la galerie David d’Angers, dans les vestiges de l’abbaye Toussaint du XIe siècle, la tenture de l’Apocalypse du XIVe au musée Jean-Lurcat et de la Tapisserie contemporaine (chateau-angers.fr).
Près de Noyon, le musée franco-americain de Blérancourt, construit au XVIIe siècle par Salomon de Brosse, architecte de Marie de Médicis, où l’Américaine Anne Morgan avait établi en 1917 le quartier général du Comité américain pour les régions dévastées, le CARD (museefrancoamericain.fr).
À Senlis, le musée de la Vénerie, consacré à la chasse à courre (senlis-tourisme.fr).
À Chartres, la maison Picassiette, entièrement recouverte de faïences et porcelaines, y compris les meubles à l'intérieur, par son propriétaire Raymond Isidore (1900-1964), qui se serait inspiré de la cathédrale voisine (www.chartres.fr).
À Amiens, le musée des Beaux-Arts, rénové et agrandi, qui avait rouvert en début d’année (amiens-tourisme.com).
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