* Pour célébrer dignement ses 75 ans, le saxophoniste et flûtiste Charles Lloyd (1) s’est lancé dans des hommages multiples à travers son dernier très beau et émouvant CD, « Hagar’s Song » (ECM/Universal), enregistré en duo avec son pianiste fétiche, le brillant et intuitif, Jason Moran, 38 ans. Premier hommage : à Hagar, son arrière-arrière-grand-mère, qui, à 10 ans, a été enlevée et vendue comme esclave à un propriétaire blanc, qui la viole à 14 ans, la met enceinte et la donne en cadeau de mariage à sa fille. « Hagar’s Song » est la pièce maîtresse originale de l’album. Un hommage ensuite aux grands noms du jazz – Billy Strayhorn, Duke Ellington, Earl Hines, Billie Holiday – et, plus surprenant, des reprises de Bob Dylan et Brian Wilson, des Beach Boys. D’où il ressort une magnifique musique intimiste et lyrique, ancrée dans les profondeurs de l’âme et le riche héritage artistique américain, qui se veut comme une offrande au passé, par deux jazzmen exceptionnels et complices. Absolument superbe !
* Comme le héros de ses jeunes années, Miles Davis, le trompettiste polonais Tomasz Stanko, 70 ans, a le don d’assembler de bons groupes, dont le dernier en date, formé dans la capitale mondiale du jazz, New York, tient toutes ses promesses. Pour rendre hommage à Wislawa Szymborska, poète et essayiste polonaise, lauréate du prix Nobel de littérature en 1996 et décédée en 2012, dans « Wislawa » (ECM/Universal), le leader a fait appel à David Virelles (Cuba, piano), Thomas Morgan (contrebasse) et Gerald Cleaver (batterie). Dans ce double album, le trompettiste habille d’improvisations, à la fois gémissantes et frémissantes, mais aussi émotives, délicates, inspirées et libres, les mots de la poétesse. Une belle relecture sonore, soutenue par un jeune N.Y. Quartet d’une grande cohésion et où règne une parfaite alchimie.
* Comme bassiste électrique, Richard Bona (2) est recherché par l’élite du jazz, de Chick Corea à George Benson en passant par Mike Stern, Pat Metheny ou les frères Brecker. Mais le musicien originaire du Cameroun poursuit depuis quelques années une carrière en solo quelque peu différente du cercle du jazz : à savoir qu’il y mêle ses origines africaines et le chant. Son dernier CD, « Bonafied » (Universal), n’échappe pas à cette recette particulièrement efficace. Onze titres aux racines africaines, dont deux reprises, parmi lesquelles « On The 4th of July », de James Taylor, et une chanson avec Camille, qui offrent au surdoué de Douala l’occasion de faire entendre une voix de velours, caressante et délicate, et toute la subtilité de son jeu de bassiste. Envoûtant !
* En janvier 1973, Elvis Presley se produit à Honolulu pour un concert qui va très vite devenir unique car retransmis à l’époque à la radio dans 40 pays et écouté par plus de 1,5 milliard d’auditeurs dans le monde. Pour célébrer le 40e anniversaire de cette prestation, Sony Legacy publie un double CD, « Aloha From Hawaï Via Satellite : Legacy Edition », qui rassemble l’album original, cinq fois disque de platine, augmenté d’une version remixée de la répétition du show la veille du concert, plus cinq titres inédits. Histoire de retrouver un Presley au sommet de son art vocal et de sa carrière, sachant captiver son auditoire (plus de 6 000 personnes dans la salle) par sa présence, son charme et son charisme. Un maître du genre jamais égalé.
(1) Coutances, Jazz sous les Pommiers, le 4 mai (avec Sangam, comprenant Zakir Hussain et Eric Harland), www.jazzsouslespommiers.com.
(2) Nice le 19 mai, Paris (Café de la Danse) le 21 mai.
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