À bientôt 75 ans (le 9 juin), Kenny Barron n'a plus grand-chose à prouver. Sinon qu'il demeure le pianiste de cette époque bénie où l'on pouvait commencer ses classes auprès de Dizzy Gillespie, puis accompagner Chet Baker ou Joe Henderson, et connaître l'apogée d'une carrière bien remplie aux côtés de Stan Getz, entre 1987 et 1991, année du décès du saxophoniste-ténor.
Professeur depuis un quart de siècle dans plusieurs universités et écoles de musique aux États-Unis, Barron n'a jamais délaissé son travail comme leader, continuant les tournées et les enregistrements. Dernier en date, « Concentric Circles » (Blue Note/Universal). Autour d'une section rythmique qu'il connaît bien, avec Kiyoshi Kitagawa à la contrebasse et Jonathan Blake à la batterie, le pianiste et compositeur a réuni deux souffleurs, Mike Rodriguez (trompette/bugle) et Dayna Stephens (saxes). Pour réinventer un jazz, certes nullement révolutionnaire ou dans l'air du temps mais oh combien évocateur d'un swing éternel. Le tout appuyé par l'élégance et un savoir-faire pianistique incomparable. Jouissif.
Révolution musicale
Terence Blanchard a toujours été un jazzman engagé et militant. De la musique des films de Spike Lee jusqu'à son évocation des drames causés par l'ouragan Katrina à La Nouvelle-Orléans, sa ville natale, le trompettiste n'est jamais resté, musicalement et humainement, indifférent aux événements tragiques qui peuvent toucher la communauté afro-américaine (mais pas seulement).
Dans « Live » (Blue Note/Universal), à la tête de son quintet actuel, The E-Collective, le leader s'attaque à la violence liée aux armes à feu dans son pays. Et ce n'est pas une coïncidence si les enregistrements en direct sélectionnés proviennent de concerts donnés à Saint-Paul, Cleveland et Dallas, où les armes ont fait plusieurs victimes, dont des policiers.
Quant à la musique, elle est expérimentale, éclectique et exotique. « L'orchestre est un exemple de la révolution musicale qui est en train de se mettre en place », explique le trompettiste. D'où une forme de jazz qui emprunte fortement aux musiques urbaines, résolument attaché aux sujets traités par ses sonorités et thèmes musclés. Du lourd !
Voilà 23 ans que « Music from Man of La Mancha » (Concord/Universal), de la pianiste brésilienne Eliane Elias, attendait dans les coffres de la maison de disques, en raison de problèmes contractuels. La musique, à l'origine composée par Mitch Leigh pour la comédie musicale présentée sur Broadway en 1964, avait été enregistrée à la tête de deux trios : un premier composé de Eddie Gomez (contrebasse) et Jack DeJohnette (batterie), le second de Marc Johnson (contrebasse) et Satoshi Takeshi (batterie), plus Manolo Badrena (percussions) en invité.
Si la plupart des morceaux ont été entièrement revisités, reharmonisés et adaptés à de nouveaux rythmes, il faut surtout se concentrer sur le contraste musical entre les deux sections rythmiques, notamment dans les deux premiers titres du CD.
La pianiste virtuose évoque ici et là dans son jeu Art Tatum, Bill Evans, Herbie Hancock et bien sûr, ses origines brésiliennes. À découvrir !
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