Hyundai ix35 hydrogène

Les stations se font attendre

Publié le 05/05/2014
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Crédit photo : U. SONNTAG

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Crédit photo : U. SONNTAG

Auto

Il y a ceux qui en parlent et ceux qui agissent. Avec Toyota, Mercedes et Honda, Hyundai partie du clan des actifs. La voiture électrique équipée d’une pile à combustible et fonctionnant à l’hydrogène, les ingénieurs coréens s’y intéressent depuis 1998. En présentant sa troisième génération de « fuel cell » sur une base de SUV ix35, le constructeur asiatique démontre que cette technologie est une piste crédible. En tout cas plus efficace que l’électrique pure, dont autonomie limitée se révèle anxiogène.

Dans la course à l’armement qui oppose les grands groupes automobiles, Hyundai entend bien ne pas rester à quai. Mais Toyota a déjà annoncé son premier véhicule à hydrogène pour 2015, Mercedes pour 2017. Honda ? On ne sait plus très bien. Hyundai parie sur 2020. Ce qui paraît plus sensé.

Parce qu’en France, où l’on a pris la fâcheuse habitude de monter dans les trains en marche, aucune législation concernant l’implantation des stations n’a été élaborée. C’est sur la bonne voie, affirme-t-on en haut lieu. Air Liquide, qui a en charge la fabrication des dites stations, en possède une sur son site isérois de Sassenage… interdit au public ! Cette société s’apprête à en livrer plusieurs à l’État de Californie. Dans cette région américaine, 40 véhicules fuel cell sont opérationnels. Inscrit au catalogue Hyundai, puis proposé à la location contre 5 000 dollars et un apport de 499 dollars mensuels sur 48 mois, l’ix35 équipé d’une pile à combustible creuse progressivement son sillon. Cerise sur le gâteau, le plein d’hydrogène est gratuit. En Corée, où est fabriquée la IX 35 à hydrogène, 100 véhicules, dont 4 autobus assurant la liaison centre ville-aéroport, circulent. En Europe, 23 stations sont en service et 176 fuel cell sillonnent les routes et les rues des villes. L’Allemagne, le Royaume Uni et la Scandinavie sont en pointe en matière d’installations. En France un plan de construction de 10 stations est à l’étude. Hélas, leur implantation se heurte actuellement à un désert législatif. Paradoxalement Toyota a toutes les chances d’être confronté à une situation ubuesque dans l’hexagone. Les premiers arrivés ne sont pas toujours les premiers servis !

Un carburant propre et abondant

« L’hydrogène est le carburant du futur », martèle pourtant Deok Jeong Im, le président de Hyundai France. Zéro émission de C02 à condition de « décarboniser » l’hydrogène, tâche à laquelle s’emploie Air Liquide, hydrogène propre et facile à produire, présent en abondance dans l’univers, zéro particules fines, zéro bruit, rejets de vapeur d’eau inoffensifs, recharge rapide en station (trois à quatre minutes maximum), couple immédiatement disponible comme sur une voiture électrique classique, pas de dépendance énergétique alors que c’est le cas pour le pétrole, voilà des éléments percutants.

Mais, en dehors de l’édification des stations, qui reste l’épicentre du problème, se pose la question de la sécurité. À l’image du GPL, l’hydrogène fait peur. « Les risques d’incendie ou d’explosion ne sont pas plus élevés que dans le cas d’un véhicule thermique », affirment de concert, crash tests à l’appui, les responsables de Hyundai et d’Air Liquide. Acceptons-en l’augure. Reste à connaître l’avis des assureurs. Tant que la fameuse législation n’aura pas vu le jour, on ne risque pas d’entendre leurs voix.

Jacques Fréné
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Source : Le Quotidien du Médecin: 9324