AVANT MÊME la publication officielle des chiffres de vente de véhicules neufs en France, on sait que le bilan sera négatif. Selon certaines estimations, le marché va à nouveau reculer de 6 à 7 % en 2013. . Depuis 2009, la courbe des ventes ne cesse de dégringoler. Au terme de l’exercice en cours, le marché hexagonal aura retrouvé son niveau de… 1997 ! Au CCFA (Comité des constructeurs français d’automobiles), on estime le niveau réel du marché français à 2 millions d’unités et on table sur une stabilisation de la chute en 2014. La reprise ? Personne ne l’envisage dans l’immédiat. Au mieux, elle pourrait intervenir en 2016-2017. Entre-temps, il va falloir tenir.
Or tous les voyants sont au rouge. À l’orange, si l’on considère que les pertes accumulées en Europe par les constructeurs sont compensées par la Chine, qui « pèse » 17,5 millions de véhicules. L’Empire du milieu est plus que jamais le nouvel Eldorado. C’est si vrai que Renault s’apprête à y produire à Wuhan des véhicules avec Dong Feng, le partenaire et probable futur actionnaire de PSA. Sans les Chinois, point de salut. Cette dépendance comporte évidemment des risques. Mais à l’heure actuelle, le marché chinois, en hausse de 18 % est l’unique levier de croissance et de profitabilité.
En Europe, et particulièrement en France, les SUV et les cross over servent de cache-misère. Cette année, leurs ventes ont bondi de 18 %. Tout le monde s’est engouffré dans la brèche ouverte par Nissan avec le Qashqai dont la nouvelle version est en instance de commercialisation.
Grands ou petits, deux ou quatre roues motrices, ils séduisent les acheteurs. Les raisons de leur succès sont multiples : sentiment de sécurité accrue du fait de la position de conduite haute, modularité et surtout style. Dans le sillage du Qashqai, du Juke, on a ainsi vu apparaître, l’Opel Mokka, le Chevrolet Trax, le Suzuki SX4 S-Cross, les Peugeot 3008, 4008 et 2008, le Citroën C4 Air Cross, le Ford Kuga, le Renault Captur et le Dacia Duster, la plus extraordinaire réussite commerciale de ces cinq dernières années.
Et ce n’est pas fini. Ford prépare en effet l’arrivée de l’Ecosport et du Edge, pendant que Skoda rénove son Yeti. Les constructeurs allemands fourbissent également leurs armes. À Détroit, début janvier, Audi va exposer un concept, quelques mois après avoir levé le voile sur le futur Q1, qui entrera en production dès 2016. Porsche, Volkswagen et Alfa affûtent aussi les couteaux en coulisses.
La « suvmania » fait rage. Selon les experts, ce créneau jadis considéré comme une niche devrait encore croître de manière significative en Europe d’ici 2020. Les SUV et les cross over, sauveurs de l’automobile ? Apparemment tout le monde veut y croire.
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