* En septembre 2010, Sonny Rollins* fêtait ses 80 printemps sur la scène du Beacon Theatre de New York. À cette occasion, l’un des derniers colosses et marathoniens du saxe avait invité plusieurs amis à partager son gâteau musical d’anniversaire. Parmi eux, deux icônes du jazz, les vénérables Jim Hall (guitare) et Roy Haynes (batterie), et des jeunes loups actuels, le trompettiste Roy Hargrove, le guitariste Russell Malone et le contrebassiste Christian McBride. Et un invité tout à fait inattendu : Ornette Coleman (alto-saxe), LE chantre du free-jazz ! Un concert mémorable et d’anthologie, dont quelques extraits circulaient sur YouTube et que l’on peut désormais retrouver dans « Road Shows vol. 2 » (Doxy Records/Universal). Quatre titres issus de la soirée. Dont le fameux « Sonnymoon For Two », soit près de 22 minutes de dialogue avec le grand Ornette, toujours en déphasage, le tout magistralement appuyé et propulsé par Christian McBride et Roy Haynes. Et deux morceaux provenant d’un récital au Japon. Et au comble de cette émotion musicale, les quelques paroles d’introduction prononcées d’une voix un peu affaiblie par M. Rollins. Un concert pour mémoire et pour l’histoire.
* Multi-instrumentiste (saxe-ténor et flûte), Charles Lloyd a toujours aimé mélanger les cultures. Après des incursions en Inde, l’instrumentiste a voulu mener à bien un autre projet transculturel : la rencontre du jazz et de la musique grecque moderne et traditionnelle. Pour cela, il a fait appel à la vocaliste Maria Farantouri, connue pour avoir été une des artistes engagées contre la dictature de la junte des colonels à la fin des années 1960, et fidèle interprète de la musique de Mikis Theodorakis. Le résultat, un double CD, « Athens Concert » (ECM/Universal), gravé en juillet 2010 au pied de l’Acropole, dans lequel le leader et son Quartet, emmené par l’élégant Jason Moran (piano), puisent dans certains aspects émotionnels de la musique afro-américaine pour faire le lien avec des côtés tragiques de la tradition musicale grecque. Le tout porté par la voix de contralto de Mme Farantouri.
* L’année 2011 est surtout marquée par la commémoration du 20e anniversaire de la disparition de Miles Davis, plus musicalement et populairement emblématique que Stan Getz. Pour célébrer également le 20e anniversaire de la mort de ce dernier (juin 1991), un très beau coffret (3 CD), intitulé « Stan Getz Quintets - The Clef & Norgran Studio Albums » (Verve/Universal) vient de paraître. Il rassemble l’intégrale des enregistrements effectués par le saxophoniste entre décembre 1952 et janvier 1955 pour les labels du producteur Norman Granz. À cette époque, Stan Getz, âgé de moins de 30 ans et dans une période personnelle troublée (stupéfiants), n’a pas encore atteint la notoriété, qui viendra avec la bossa-nova. Dans ces plages de jeunesse, forcément indispensables, le leader est notamment accompagné de Bob Brookmeyer (trombone à pistons), l’éphémère Tony Fruscella (trompette), Jimmy Rowles (piano), Jimmy Raney (guitare) et Max Roach (batterie). « The Sound », comme il fut surnommé en raison de sa sonorité de velours faite de volupté, était déjà en route vers la gloire.
* Rollins sera au Tourcoing Jazz Festival le 29 octobre et à Paris, à l’Olympia, le 14 novembre.
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