Ce qui n'était qu'un vieux rêve de l'humanité peut progressivement devenir réalité sous forme de cauchemar persistant. Des États-Unis nous vient un courant de pensée envisageant d'améliorer l'humain grâce aux nanotechnologies, aux biotechnologies et à l'informatique. C'est Ray Kurtzweil, ingénieur en chef de Google, qui semble être le leader, la tête de pont de cette idéologie.
L'intention initiale emporte l'adhésion. Il s'agit de soigner, réparer, prothéiser les organes et les fonctions durement atteints par les accidents et la maladie. De là, on peut passer à l'idée d'améliorer le génome d'embryons humains, d'éradiquer les maladies génétiques ou d'augmenter à volonté un trait de caractère de ses enfants.
Luc Ferry donne un exemple qui, peut-être, témoigne plus de ses craintes que de la perception d'un péril réel. Une puce permet de soigner une rétinite pigmentaire. Mais qu'en serait-il dans un monde où on obtiendrait une vision d'aigle ? Qui peut dire ce que sera la biochirurgie en 2300.
On voit que le fantasme n'est plus celui du robot, aujourd'hui gentiment apprivoisé, mais celui de l'Homme devenu machine. Notre esprit serait connecté avec les réseaux du Web. À terme on prendrait les réseaux neuronaux de la machine pour fabriquer de toutes pièces une intelligence artificielle et, pourquoi pas, un être immortel.
Le deuxième combat de notre philosophe-ancien ministre de l'Éducation nationale, porte sur l'hyperdérégulation de l'économie, illustrée par Uber-Airbnb-BlaBlaCar, prônée et défendue par Jeremy Rifkin.
Le lien entre ces deux domaines a priori bien séparés, c'est l'idéologie anglo-saxonne, qui va dans le sens de la liberté d'entreprendre et de concurrencer les autres. Cette pensée fait que les descendants de David Hume, John Stuart Mill et William James considèrent qu'on doit faire tout ce qu'on peut faire et que l'État ne doit pas s'en mêler.
On partagera donc les craintes et les réticences d'un Luc Ferry très humaniste, car, comme l'écrivait Aldous Huxley, « le danger n'est pas que les utopies soient irréalisables, mais qu'elles se réalisent trop bien » (« Contrepoint »).
Plon, 216 p., 17,90 €
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