Comme les prix Goncourt et Renaudot, c'est à un roman historique qu'est allé le prix Littré. « L'Homme fatigué » (Feuillage/Les Passagères, 320 p., 18 €), du Dr Jean-Jacques Erbstein, nous emmène sur les traces d'un rescapé d'Auschwitz devenu reporter de guerre. De Paris à Budapest ou Jérusalem, entre autres, cet homme fatigué va en effet croiser notamment Léon Blum, la dame d'Izieu, Malraux, Simone Veil, Colette, Serge Klarsfeld, Kennedy et Moshe Dayan.
Né en 1965, généraliste en Moselle, le Dr Erbstein est aussi directeur médical de Concept Infos-Vicq d'Azyr Productions, une société de productions de vidéos institutionnelles et de FMC. Son livre trouve ses racines dans son histoire familiale, avec un grand-père disparu dans un camp de la mort, des parents journalistes, la découverte à l'adolescence de Budapest avec les traces de l'insurrection de 1956…
Deux lauréats ex aequo pour le prix Littré de l'essai. Le Dr Serge Kernbaum est distingué pour « Vermeer (1632-1675) - Une douce mélancolie » (Somogy éditions d'art, 112 p., 9 €). « Médecin, j'ai besoin pour vivre de la peinture, de la musique et de la littérature », dit dans son prologue ce spécialiste d'immunologie, auteur de nombreuses publications médicales (dont la coordination du « Dictionnaire de médecine » de Flammarion). Il se penche sur la vie et l'œuvre du peintre hollandais au regard des plus récentes analyses et de travaux consacrés à la vision et se risque à une approche psychologique malgré l'es efforts de Vermeer pour effacer les traces biographiques, acharnement dans lequel le médecin voit l'effet de la mélancolie. Un petit livre passionné et attachant.
Le Pr Hélène Merle-Béral est quant à elle récompensée pour « 17 Femmes prix Nobel de sciences » (Odile Jacob, 352 p., 22,90 €). Dix-sept femmes seulement, en effet, ont été couronnées par l'Académie suédoise. De Marie Curie (deux fois, en 1903 et 1911) à Françoise Barré-Sinoussi (2008), l'hématologue, spécialiste des leucémies, brosse le portrait de ces scientifiques qui ont pour points communs l'indépendance d'esprit et une persévérance à toute épreuve, comme le montrent leurs trajectoires mouvementées.
D'autres prix
Trois autres prix ont été attribués par le Groupement des écrivains-médecins. Le prix Paul Fleury va à « Isaac et Lola » (Deglay, 156 p., 15 €), roman du Dr Gilles Uzan, psychiatre addictologue et médecin expert près de la cour d'appel d'Amiens. C'est l'histoire d'amour de deux êtres que tout sépare, un juif orthodoxe et une non-juive, un mariage signifiant pour le premier le risque d'une excommunication. Riche en description des rites du judaïsme mais aussi de valeurs qui sont universelles, le livre invite à une réflexion sur le mariage mixte, la tolérance, l'ouverture.
Le prix Jean-Pierre Goiran du roman est attribué à « Cigales d'amour » (Persée, 200 p., 17,30 €), premier roman de Suzanne Raffle de Chevaniel, chirurgien-dentiste, autre histoire de passion et de valeurs non partagées.
Enfin, le prix Jean-Pierre Goiran de l'essai distingue « le Bonheur, une ordonnance pour votre santé » (Trédaniel), guide pratique signé par le Dr Charley Cohen, rhumatologue à Paris.
Le Groupement des écrivains-médecins est présidé depuis de longues années par le Dr Roland Noël, qui a été élu en septembre dernier, lors du congrès internationl (sur le thème « paix et médecine »), président de l'Union mondiale des écrivains-médecins.
* GEM : Dr Roland Noël, ronoel@wanadoo.fr, www.ecrivains-medecins.fr
** Inscriptions pour le dîner de gala auprès d'Éliane Beaufils, tél. 06.18.44.85.31, eliane.beaufils@gmail.com.
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